Un opposant politique algérien, Fethi Ghares, a été arrêté et écroué à Alger, notamment pour offense au président Abdelmadjid Tebboune, selon son épouse et des défenseurs des droits humains jeudi. M. Ghares, coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), un petit parti de gauche, a été arrêté mercredi soir par des agents de la sécurité en civil à son domicile de la banlieue d'Alger, a témoigné son épouse, Messaouda Cheballah, qui a filmé la scène. Il a ensuite été conduit dans un commissariat de Bab El Oued puis placé en garde à vue. Son domicile a été perquisitionné. «Fethi Ghares a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction», a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. Selon des avocats, l'opposant est écroué pour «atteinte à la personne du président de la République», «outrage à corps constitué» et «diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'unité nationale» et «à l'ordre public». Militant connu de l'opposition de gauche et laïque, Fethi Ghares, 47 ans, s'est engagé en 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak qui réclame un changement radical du système de gouvernance en place depuis l'indépendance en 1962. «La dérive autoritaire s'installe, l'escalade de la répression se poursuit», a dénoncé Saïd Salhi, le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme. «Un chef de parti en prison pour ses opinions. NON l'action politique n'est pas un crime», a-t-il affirmé sur Facebook. Déterminé à briser le Hirak, la pouvoir multiplie sans relâche les arrestations et les poursuites judiciaires contre opposants politiques, militants, journalistes, internautes, et universitaires. Quelque 300 personnes sont actuellement derrière les barreaux en Algérie pour des faits en lien avec le Hirak, selon le CNLD et le site spécialisé Algerian Detainees.