Karim a tué son beau-père parce qu'il tentait de le séparer de sa femme qu'il aimait follement. Ce dernier avait demandé au jeune homme de la répudier. Nous sommes à Al Oualidia, province d'El Jadida. Dans un coin où les arbres et les plantes sauvages poussent loin des regards des curieux, le cadavre d'un homme a été découvert, le matin de ce jour du souk hebdomadaire lors de la première semaine du mois de février, tout près d'une charogne. Les éléments de la Gendarmerie royale d'Al Oualidia ont été alertés. Rapidement, ils se sont dépêchés sur les lieux. Le constat d'usage a été entamé. Les enquêteurs ont trouvé le corps d'un vieil homme portant une djellaba de couleur noire. Du sang coagulé au niveau de son crâne. La victime avait les pieds et les mains ligotés avec une corde en plastique. Ils ont déduit qu'il s'agit d'un crime récent. Au début, les enquêteurs ont ratissé tous les environs afin de mettre la main sur le moindre détail qui pourrait leur permettre de mettre sur pied le début d'une piste emmenant vers le (ou les) auteur (s) du crime. En vain. D'abord, qui est-il ? Avec l'aide de la police scientifique, la victime a été identifiée. Il s'agit d'un sexagénaire, père de famille, demeurant à Al Oualidia. Qui est le meurtrier? Au départ, les enquêteurs ont mis le doigt sur un fellah de la région. Suite à un litige concernant un lot de terrain, ce dernier avait recouru à la justice. Mais celle-ci n'avait pas encore tranché sur leur affaire. Interpellé, ce dernier a été soumis aux interrogatoires. Aucune preuve tangible ne le mettait en cause. Entre-temps, les enquêteurs ont fait appel à la fille du défunt. Ils lui ont montré ses effets vestimentaires. Perplexe, elle est restée plantée devant les enquêteurs. Pourquoi ? «Cette djellaba appartient à mon mari ! », a-t-elle dit sur un ton d'exclamation. Son mari ne pourrait pas remettre cette djellaba à son père. Car la mésentente planait sur leur relation depuis quelques mois. La fille du défunt a affirmé aux enquêteurs que son père incitait son mari à la répudier. «Mon mari, Karim, me maltraitait», a-t-elle affirmé aux enquêteurs. Où était Karim ? Il a disparu, après avoir été croisé au souk hebdomadaire, le jour de la découverte du cadavre, en train de vendre des épices. Il n'a été arrêté, que deux semaines plus tard, dans une baraque située au douar D'hichate à Khemis Zmamra. Karim, 33 ans, a reconnu son crime. C'était vers l'aube qu'il l'a guetté à la rue pour le surprendre avec un coup d'un objet en fer au niveau de la tête. Il lui a mis sa djellaba et lui a ligoté les mains et les pieds avant de le transporter sur une charrette pour le jeter près d'une charogne. Après quoi, il a pris la somme de 400 DH qui se trouvait dans la poche de la victime. Le mobile ? Il l'a tué parce qu'il tentait de le priver de sa femme qu'il aime follement.