De sang-froid, Badredine, 37 ans, marié et sans enfants, a tué son père, sexagénaire et entrepreneur de son état, et l'a enterré dans une villa située dans la région d'Essaouira. vingt jours plus tard, il passe aux aveux. Badredine est né et a grandi dans une grande famille riche de Marrakech. Ce chouchou de la famille a vécu, durant ses trente-sept printemps, avec ses quatre frères, dans une aisance sans pareil. Ses parents, ses frères, ses amis et ses voisins l'aimaient et l'appréciaient parce qu'il était généreux et paraissait aimable avec eux. Et pourtant, derrière ce jeune homme qui jouissait d'une bonne réputation se cachait un criminel. Ce généreux qui tendait sa main à tout le monde était cupide et voulait s'emparer de l'héritage. Au fond de sa pensée, il ne voulait pas partager les biens immobiliers de son père avec les autres héritiers. C'est pour cette raison qu'il ne s'éloignait pas de son père, sexagénaire, entrepreneur de son état, d'un iota. Diabétique et cardiaque, ce dernier le considérait comme son bras droit. Badredine se chargeait de ses affaires. C'est lui même qui le transportait à bord de sa voiture et le soutenait quand il était alité à l'hôpital de Rabat pour subir une opération chirurgicale. Profitant de la confiance aveugle de son père, Badredine a réussi de s'emparer de l'acte d'acquisition de sa villa située à Marrakech. Un jour, son père lui en avait demandé. Il lui a répondu l'avoir gardé à la villa située dans la région d'El Ghazoua Al Jadida, plus loin d'une dizaine de kilomètres d'Essaouira. Dimanche 22 mai. Après avoir pris leur déjeuner à Marrakech, le père a demandé à son fils de le conduire à bord de sa Peugeot 206 vers El Ghazoua Al Jadida. Arrivés, le père est monté au premier étage pour se reposer alors que Badredine est resté au rez-de-chaussée. Vers 23h du soir, son père l'a appelé. Il lui a demandé de lui apporter l'acte d'acquisition de la villa. «Jusqu'à demain matin», a répondu Badredine qui semble être irrité de l'insistance du père. Très nerveux, le père s'est levé et poussa son fils violemment. Ce qui a mis Badredine hors de lui. Il poussa à son tour son père. Ce dernier s'est renversé sur le lit. Après quoi, Badredine s'est précipité vers la cuisine pour retourner avec un couteau à la main. Sans hésitation, il a lardé le corps de son père de coups. Il ne s'est arrêté qu'une fois convaincu qu'il ne se réveillera jamais de son long sommeil. Badredine est retourné ensuite à Marrakech pour regagner, le lendemain à l'aube, en compagnie de son ami Rédouane, Essaouira. En sirotant une tasse de café, Badredine a expliqué à son ami avoir l'intention de planter de petits arbres dans le jardin de la villa. Pour ce faire, il a fait appel aux deux employés et les a chargés de creuser une partie du jardin. Rédouane, qui ne savait rien du parricide, est retourné à Marrakech. Alors que Badredine est resté à Essaouira en compagnie du chauffeur de la famille, Khaled, et de deux filles de joie, Dalal et Nadia. Il ne les a pas conduits à la villa où il gardait le cadavre de son père, mais il a loué une maison meublée. Ils y ont passé la nuit. Le lendemain, il a engagé deux camionneurs pour amener du sable à la villa. Khaled est resté avec les deux filles de joie. Entre temps, Badredine a enterré son père sans que le chauffeur de la famille ni les deux filles se rendent compte de quoi que se soit. En rebroussant chemin à Marrakech, Badredine a sollicité son ami, Rédouane, de regagner Casablanca afin de tirer dans quelques guichets automatiques des sommes d'argent. Il utilisa évidemment la carte monétique de son père dont il connaît le code. Et pour justifier à sa famille l'absence de son père, il a prétendu que ce dernier était en voyage à Casablanca tout en leur montrant les relevés bancaires où figurent des opérations de retrait d'argent faites dans la capitale économique. Vingt-trois jours plus tard, Badredine a décidé d'avouer son crime à sa mère qui a alerté sans hésitation la police.