Âgé de treize ans, Mohamed a abusé sexuellement d'une mineure de sept ans, avant de tenter de la tuer par pendaison à Sidi Bennour. Il a été arrêté et traduit devant la justice à El Jadida. «Je l'ai tuée, je l'ai tuée ». Étrange ! Mohamed sautait en levant haut ses bras, en souriant et en criant qu'il avait tué une petite fille. Les quelques jeunes hommes qui le croisaient par un pur hasard, à cette heure tardive de cette nuit du mois de mars, s'arrêtaient et le fixaient avant d'échanger des regards interrogateurs. Nous sommes à Sidi Bennour, non loin du quartier administratif. Les passants le regardaient sans croire leurs oreilles. Disait-il la vérité ou s'amusait-il en disant n'importe quoi ? Un jeune homme qui semble avoir soupçonné les paroles du gamin n'a pas hésité à composer le N°15 pour alerter les éléments de la protection civile. Ceux-ci n'ont pas perdu de temps bien que leur interlocuteur n'a pas pris l'initiative de s'assurer si le gamin avait vraiment tué une fille ou qu'il ne s'agissait que du bluff. Il était 22h45 quand ils sont arrivés au quartier administratif. Ils cherchaient à gauche et à droite s'il y avait vraiment le cadavre d'une fille ou qu'il ne s'agissait que d'une fausse alerte. Avec des torches à la main, ils ont commencé à chercher à gauche et à droite. Tout d'un coup, ils sont arrivés sur un terrain vague. À un arbre, le corps d'une petite fille était accroché par un long morceau de tissu de couleur rouge. Les éléments de la protection qui ont avisé la police de Sidi Bennour ont remarqué que la fille était encore en vie. Un miracle ! Elle a été évacuée vers les urgences de l'hôpital provincial pour être soignée. Là, les médecins ont attesté qu'elle a été abusée sexuellement. Les policiers qui se sont dépêchés sur l'hôpital ont appris que la victime n'était qu'une petite fille, âgée de sept ans. Son agresseur qui a abusé d'elle a tenté de la tuer par pendaison. Les enquêteurs ont convoqué le père de la fille. Malheureusement, il n'a pas répondu présent à leur convocation. Mais, le lendemain, il a porté plainte devant le procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Sidi Bennour dans laquelle il n'a reproché au mis en cause que coups et blessures sans évoquer ni l'abus sexuel, ni la tentative d'homicide volontaire. Pourquoi? Les enquêteurs n'avaient pas de réponse convaincante. Et ils n'en ont pas demandé. Car, ce qui importait n'est autre que l'identification du mis en cause et son arrestation. Ce qui avait eu lieu le lendemain puisqu'ils sont arrivés à savoir que le mis en cause est un adolescent âgé de treize ans. Il s'agit de Mohamed qui demeure non loin du domicile de l'oncle de la fillette. Elle le connaissait. C'est pourquoi elle n'a pas refusé de l'accompagner quand il lui en a demandé. En fait, il l'a détournée après lui avoir prétendu qu'il allait lui chercher un bijou. La main dans la main, elle l'a accompagnée jusqu'au terrain vague, jouxtant le quartier administratif. Il lui a enlevé les vêtements qu'il a mis par terre pour l'allonger ensuite. Il a abusé d'elle violemment et sans pitié. Après quoi, il a déchiré sa chemise rouge, a confectionné une corde en tissu pour l'accrocher à un arbre. Enfin, il l'a mis au cou de la fillette dans l'intention de la tuer. Arrêté, le garçon a avoué son crime tout en affirmant devant les enquêteurs qu'il a tué la fillette. Sa mère a révélé aux enquêteurs qu'il souffre de maladie psychiques depuis le départ de son père qui entretenait avec elle une relation de concubinage. Mohamed a été traduit devant le parquet général près la Cour d'appel d'El Jadida. Devant celui-ci, il n'a pas hésité à crier: « Je l'ai tuée, je l'ai tuée».