Les saisonniers maghrébins immigrés dans les Bouches-du-Rhône ont mis fin à leur grève mardi 19 juillet, après avoir obtenu gain de cause sur certaines de leurs revendications dont le paiement des heures supplémentaires. La grève des travailleurs saisonniers immigrés agricoles (marocains et tunisiens) est terminée. Les 240 ouvriers, employés dans deux exploitations fruitières dans les Bouches-du-Rhône, au Sud-est de la France, ont mis fin à leur mouvement de grève mardi 19 juillet, suite à la réunion, tenue lundi soir, entre le préfet de Marseille et l'employeur, durant laquelle ils ont obtenu gain de cause sur certaines de leurs revendications dont le paiement des arriérés de salaires et le renouvellement des contrats l'année prochaine. C'est ce qu'a indiqué une source syndicale. « Ils ont voté la reprise du travail pour ce mardi matin. A ma connaissance, aucun d'entre eux n'a refusé », a affirmé Bernard Gleize, représentant de la Confédération générale du travail pour l'agroalimentaire des Bouches-du-Rhône, qui avait représenté les grévistes lors de cette réunion. «ça n'a pas été si simple, il a fallu qu'on s'explique beaucoup, mettre en avant le fait qu'il y avait des engagements de l'Etat, et surtout l'engagement des pouvoirs publics à renouveler les contrats l'année prochaine. C'est l'élément qui a été déterminant », a-t-il ajouté à l'issue de l'assemblée générale des ouvriers agricoles sous contrat de l'Office des migrations internationales (OMI), tenue mardi matin. Ainsi, l'employeur de ces saisonniers agricoles immigrés, l'un des plus gros producteurs de pêches de France « s'est engagé à payer d'ici le mois d'août les arriérés d'heures supplémentaires, dont un acompte de 700 euros dès juillet ». Selon la CGT, le patron de la SEDAC et Proscos doit payer entre 1.500 et 2.500 euros à chacun des saisonniers agricoles tunisiens et marocains sous contrat OMI. Par ailleurs, l'Etat s'est engagé à reloger dans les prochains jours 87 des saisonniers qui étaient hébergés dans des logements insalubres. Cette décision fait suite au rapport élaboré par l'Inspection du travail et les médecins de la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (DDASS), qui s'étaient rendus sur place samedi et dimanche derniers et avaient constaté que les logements étaient « insalubres et non conformes au regard du code rural ». En outre, le préfet de la région PACA organisera, à la demande du ministère de l'Agriculture, en septembre prochain une table ronde sur les travailleurs saisonniers étrangers avec l'ensemble des partenaires concernés. A l'ordre du jour, la détermination des moyens d'améliorer les conditions d'accueil des travailleurs saisonniers dans la région. «Cela peut être l'occasion d'aller jusqu'à un dépoussiérage du statut OMI», a fait valoir M. Frémont, préfet de PACA. L'Office des migrations internationales, qui possède le monopole de l'introduction de la main-d'oeuvre étrangère en France, délivre chaque année des contrats de travail pour embaucher des ouvriers étrangers. En vertu de ce contrat, l'employeur recrute en principe pour une durée déterminée, huit mois au maximum, des saisonniers étrangers rémunérés au SMIC. Des garanties sociales y sont également inclues. Les Bouches-du-Rhône accueillent chaque année quelque 4.000 saisonniers immigrés OMI, essentiellement Marocains et Tunisiens, soit le quart des saisonniers OMI employés en France.