Les experts de la FIFA ont quitté le Maroc mardi. À Marrakech, dernière étape de leur tournée, ils ont tenu une conférence de presse durant laquelle aucune appréciation sur leurs inspections n'a été donnée. Et, pour cause. La commission de la FIFA a terminé sa visite d'inspection au Maroc. Les cinq experts, Jan Peeters, président de la Fédération Belge de Football, le Finlandais Pertti Alaja, le Français Jacques Bouillon, le Belge Michel Sablon et le Chilien Harold Mayne-Nicholls, ont tenu hier une conférence de presse à Marrakech, dernière étape de leur périple marocain. Une conférence qui a duré 30 minutes chrono. Il s'agit, comme l'ont confirmé plusieurs membres de l'Association Morocco 2010, de la dernière image que ces experts vont avoir du pays. C'est pourquoi le comportement de la presse nationale et étrangère avait une importance primordiale. Pas de questions superflues qui durent une éternité. Précision et concision étaient donc la règle mardi au Palais des Congrès de la ville ocre. Les réponses du président de la commission l'étaient également. D'emblée, Jan Peeters a mis les points sur les «i». «Nous ne pouvons pas faire de déclarations fracassantes ni de commentaires sur l'état d'avancement de la candidature marocaine», a-t-il déclaré. Néanmoins, il a tenu à préciser que tout au long de leur semaine d'inspection, ils sont passés «de surprises en surprises». D'abord, par le degré de mobilisation nationale qu'ils ont sentie autour du dossier. «Il était évident que tous les Marocains sont derrière cette candidature», a-t-il estimé. Le président de la Fédération belge de football a également été frappé par «ce nouveau Maroc en chantier et qui s'est fixé plusieurs objectifs à atteindre à l'horizon 2010, non seulement sur le plan footbalistique mais aussi économique». Le troisième élément sur lequel le Belge s'est attardé est la bonne entente qui règne entre les autorités marocaines et le comité de candidature. Le président-délégué de ce dernier, qui avait pris la parole au début de la conférence, n'a pas caché sa satisfaction quant au déroulement de l'inspection de la FIFA. Apparemment soulagé que tout s'est bien passé durant ces sept jours, Saâd Kettani s'est excusé auprès des experts internationaux du programme chargé auquel Morocco 2010 les a soumis. «C'est que nous avions énormément de choses à vous montrer », s'est-il exclamé. En effet, les cinq experts, escorté sde près par les membres de l'association et des responsables de la Fédération royale marocaine de football, ont effectué un véritable marathon d'inspection. Durant toute une semaine donc, ils ont sillonné le Maroc pour juger de la capacité du pays à abriter le plus grand rendez-vous footbalistique de la planète. Le programme des experts internationaux était chargé. Stades, hôtels, routes, ports et aéroports. Bref, ils ont passé au peigne fin les infrastructures de tout le pays. Arrivée mardi soir à l'aéroport Mohamed V, la commission de la FIFA s'est dirigée directement vers la capitale du Royaume. Mercredi dernier, elle s'est réunie avec le Premier ministre et des membres de son gouvernement. Ces derniers ont réitéré leur engagement pour la réussite de la Coupe du monde. Et l'argument utilisé est de taille : le cahier des charges de la FIFA adhère parfaitement à la politique générale du gouvernement marocain. Chiffres à l'appui, Driss Jettou a expliqué l'importance de l'échéance 2010 pour le Maroc, tant en matière de tourisme, notamment avec les 150.000 lits prévus d'ici là pour accueillir pas moins de dix millions de touristes, qu'en ce qui concerne les infrastructures de transport. Là encore, les chantiers sont déjà entamés pour atteindre les objectifs suivants : 600 km de nouvelles autoroutes pour achever le maillage Nord-Sud et Est-Ouest, 14 nouvelles lignes ferroviaires, 1300 vols hebdomadaires reliant les grandes villes du Royaume au monde entier en plus de la gigantesque plate-forme portuaire Tanger-Méditerranée. Sur le plan sportif, le Maroc disposera d'ici 2005 de six stades répondant aux normes internationales exigées par l'instance internationale. Mais le chiffre qui a le plus marqué cette réunion demeure les 145 millions d'euros que le Maroc a bloqués dans un compte suisse au profit du comité organisateur local. De Rabat, les experts de la FIFA se sont rendus jeudi dernier à Tanger, première enceinte portuaire de transit de passagers. Vendredi, ils se sont dirigés vers Agadir, Meknès et Fès. Samedi, ils se sont rendus à Casablanca où ils ont assisté au choc entre le Raja et le Wydad comptant pour les demi-finales de la Coupe du Trône, devant plus de 60.000 spectateurs dont «l'esprit sportif et l'attitude enthousiaste» ont ravi le président de la commission, Jan Peeters. Dimanche, c'était au tour des infrastructures de la métropole et d'El Jadida d'être inspectées. Marrakech, où elle y est arrivée dimanche soir, était donc la dernière escale sur l'agenda de l'inspection de la FIFA, dont les membres ont pris l'avion mardi dernier à destination de Zurich. Les cinq experts de l'instance internationale devront rendre leur rapport en janvier prochain, c'est-à-dire après la fin de leur tournée d'inspection africaine, qui les mènerait en Egypte, en Libye, en Tunisie et en Afrique du Sud.