Après le Maroc, c'est au tour de l'Afrique du Sud de recevoir la visite de la commission d'inspection de la FIFA à partir de ce jeudi. Après l'échec d'abriter le Mondial 2006, les Sud-africains sont plus que jamais déterminés à l'accueillir en 2010. Jan Peeters, président de la Fédération belge de football, le Finlandais Pertti Alaja, le Français Jacques Bouillon, le Belge Michel Sablon et le Chilien Harold Mayne-Nicholls entame ce jeudi la seconde étape de leur périple d'inspection africain. Ces experts se sont rendus en Afrique du Sud pour juger de la capacité de ce pays à organiser la Coupe du monde de football, comme il l'ont fait du 7 au 14 octobre au Maroc. Durant sept jours donc, les cinq experts internationaux vivront de visu ce qui a figuré sur le dossier de candidature présenté le 30 septembre dernier. Tout sera passé au peigne fin : infrastructures sportives et installations d'hébergement et de télécommunications. Bref, les membres de la FIFA devront juger de la capacité de ce pays à accueillir le plus grand rendez-vous footbalistique de la planète. Et les Sud-africains en sont conscients. Dans une rencontre lundi avec la presse, le directeur général du Comité de candidature sud-africaine, Danny Jordaan, s'est dit confiant dans la capacité de son pays à « relever le défi » que représente l'organisation d'une aussi grande manifestation que le continent africain abritera pour la première fois. En fait, après la décision du Comité exécutif de la FIFA de Zurich en juillet 2000 attribuant l'organisation du Mondial 2006 à l'Allemagne alors que l'Afrique du Sud était largement favorite, cette dernière a peaufiné son dossier, s'attachant notamment à résoudre le problème de la sécurité, seule ombre dans un dossier parfaitement rôdé. Ainsi, sur le plan technique, 80% des infrastructures sud-africaines sont déjà prêtes. En outre le pays prévoit la construction de trois nouveaux stades ainsi que le lancement de plusieurs projets de développement des infrastructures routières et ferroviaires. D'un point de vue financier, la candidature sud-africaine est forte par le soutien du secteur privé. Les grandes entreprises privées sud-africaines ont consacré 100 millions de rands (plus de 15 millions de dollars) pour soutenir la candidature de leur pays. Un montant qui dépasse les prévisions initiales qui étaient de l'ordre de 80 millions de rands. Une large partie de ce montant est destinée à la compagne médiatique, au marketing. Le responsable sud-africain n'a pas hésité à mettre en avant les atouts de son pays dans cette course au Mondial. «Nous sommes capables de fournir la plate forme commerciale nécessaire pour générer les trois milliards de dollars demandés par la FIFA dont 1,2 milliard de revenues des droits de transmission de télévision», a-t-il affirmé. Et ce, sans compter les avantages que son pays présente en ce qui concerne les infrastructures de radiodiffusion et le soutien accordé par le secteur privé, a-t-il ajouté. D'un autre côté, l'Afrique du Sud ne cache pas son irritation du soutien officiel de la France au Maroc. Le président sud-africain Thabo Mbeki, en visite officielle en France le mois prochain, compte demander à la France si celle-ci entend soutenir la candidature du Maroc pour la Coupe du monde de football en 2010, a annoncé un haut responsable sud-africain mardi. «Je ne suis pas en train de dire que cette question sera abordée lors de la visite, mais nous questionnerons la France comme nous le faisons pour chaque pays qui votera pour l'attribution de la Coupe du monde», a expliqué le ministre des Affaires étrangères sud-africain M. Pahad à la presse. La délégation de la FIFA, qui a commencé sa tournée d'inspection africaine par le Maroc, poursuivra son périple en Tunisie, en Libye, et en Egypte. Ces inspections devront aboutir à l'élaboration d'un rapport technique qui sera remis en janvier prochain au Comité exécutif dont les 24 membres prendront leur décision le 20 mai 2004 à Paris.