Le rapport de la commission d'inspection de la FIFA a placé l'Afrique du Sud en pole position et le Maroc et l'Egypte ex aequo en 2ème place de la course au Mondial 2010. Le Royaume a été applaudi pour son montage financier et a été sévèrement rappelé à l'ordre concernant ses infrastructures sportives et la non-implication de sa fédération. «Le Maroc a le potentiel d'organiser une très bonne Coupe du monde ». Ce sont les experts de la Fédération internationale de football (FIFA) qui le disent dans un rapport technique comportant le bilan des visites d'inspection qu'ils ont effectuées aux cinq pays africains en lice pour l'organisation du Mondial 2010 de football. Ce rapport détaillé de 95 pages est signé par cinq inspecteurs : le président belge du groupe d'inspection Jan Peeters, le Finlandais Pertti Alaja, le Français Jacques Bouillon, le Belge Michel Sablon et le coordinateur chilien Harold Mayne-Nicholls. Entre le 7 et le 14 octobre, ils ont passé 160 heures et 40 minutes à inspecter les infrastructures sportives, sanitaires, hôtelières, de transport et de télécommunication de toutes les villes marocaines candidates à abriter des matches du Mondial. Dans leur rapport, ils ont attribué une mention «très bien» pour la candidature du Royaume. Ce qui a le plus séduit les experts de la toute puissante FIFA est le montage financier du dossier de candidature marocaine qualifié d'«excellent» avec cette garantie du Premier ministre que des fonds du gouvernement couvriront un éventuel déficit. Le Fonds Hassan II a en effet déposé un montant de 1,5 milliard de dirhams (140 millions d'euros) au Crédit Suisse à cet effet. Le climat de sécurité dont le Maroc jouit, malgré les attentats terroristes de mai 2003 à Casablanca, est également un bon point. Le groupe d'inspection considère que la famille de la FIFA et les spectateurs seront tout à fait en sécurité si le Maroc accueillait la Coupe du monde. Ce qui a par contre beaucoup moins plu au groupe d'inspection est l'organisation du comité de candidature marocain qui est indépendant de la Fédération royale marocaine de football. « Le comité fonctionne comme une entreprise qui prendrait ses décisions sans même consulter la fédération », ont noté les experts. Autre « inquiétude» de la FIFA, elle concerne les infrastructures sportives. Le rapport est revenu quatre années en arrière. Alors que le Maroc présentait sa troisième candidature pour le Mondial 2006, quatre stades étaient en construction. Seul le Complexe Sportif de Fès a été achevé et est actuellement utilisé. En outre, le groupe d'inspection considère que le coût de certains de ces stades constitue un investissement important et pense que l'héritage laissé par ces infrastructures sera modeste par rapport à l'investissement. Ces conclusions, les responsables de la candidature marocaine les savaient déjà puisque la commission d'inspection avait établi une évaluation préliminaire des dossiers de chaque candidat. Dans leur rapport, distribué aux 24 membres du comité exécutif de la FIFA, l'Afrique du Sud part en pole position. Les Sud-africains ont été applaudis pour la qualité de leurs infrastructures sportives, sanitaires, hôtelières, de transport et de télécommunication. Bref, pratiquement sur la totalité de leur dossier. Les deux seuls points noirs sont la difficulté de vendre l'intégralité des billets et l'insécurité qui règne dans ce pays. «Les personnes se rendant à la Coupe du monde (spectateurs et famille de la FIFA) devront éviter certains endroits pour des raisons de sécurité», estime le rapport qui a été divulgué à la presse sud-africaine avant sa publication par l'instance internationale mardi à 16 GMT. Le journal «Daily Star» qui a rapporté cette information estime que cette démarche a pour objectif d'«écarter le Maroc», longtemps considéré comme le plus grand rival de l'Afrique du sud. Au même pied d'égalité avec le Maroc, l'Egypte a joué un rôle de trouble-fêtes. Sa deuxième position a surpris plus d'un. Cette bonne place attribuée par la FIFA à cette candidature se justifie essentiellement par le très grand enthousiasme dont le public égyptien a fait preuve. Il a «exprimé spontanément sa joie de pouvoir organiser la Coupe du monde», note le rapport avant d'ajouter : «Bien qu'au moment de notre visite, le pays ait manqué de stades correspondants aux normes d'un événement de l'envergure d'une coupe du monde et que nous ayons trouvé quelques incohérences entre le dossier de candidature et ce qui nous été présenté durant notre inspection». Pour leur part, les deux candidatures restantes, celle de la Tunisie et de la Libye, ont été considérées hors-course. Les deux pays ayant insisté à maintenir une candidature commune malgré le refus du président de la FIFA, Joseph Blatter. A neuf jours du 15 mai, date fixée par la Fédération internationale pour le choix du pays hôte, ce classement est loin d'être solidement établi. Les Sud-africains eux-mêmes en savent quelque chose, eux qui ont été écartés de la course au Mondial 2006 à la toute dernière minute après la disparition soudaine d'un membre du comité exécutif de la FIFA la veille du vote.