La publication du rapport du groupe d'inspection a suscité de nombreuses réactions. L'Association Morocco 2010, étonnée de certaines conclusions de ce rapport, a interpellé le comité exécutif de la FIFA. Mercredi soir au siège de l'association «Morocco 2010», une réunion s'est tenue. Le rapport de la commission d'inspection, après sa visite aux cinq pays candidats à l'organisation de la Coupe du monde 2010, était bien évidemment à l'ordre du jour. Les responsables marocains, tout en s'attachant au respect des conclusions des experts internationaux, ont noté quelques contradictions ainsi que quelques omissions dans le rapport de la FIFA. Il a donc été décidé de l'envoi d'une lettre aux 24 votants du comité exécutif de l'instance internationale expliquant toutes les remarques relevées. Un communiqué devait être rendu public à la presse nationale et internationale jeudi. Parmi les «omissions» constatées par «Morocco 2010», celle de la commission d'inspection dans leur rapport de l'histoire footballistique du Maroc, de ses légendes, fêtées le jour même de la publication du rapport à Casablanca dans un hommage à 50 années de football. Et ce, au moment où les experts de l'instance internationale n'ont pas tari d'éloges quant à l'illustre histoire du ballon rond des concurrents. Ils ont également mis en exergue la grande tradition sud-africaine notamment «en ce qui concerne le rugby et le cricket» oubliant les grandes performances marocaines dans des disciplines autres que le football, essentiellement l'athlétisme. Hicham El Guerrouj, avec son énorme palmarès, n'est-il pas l'unique athlète au monde à être sacré deux années consécutives par l'IAAF meilleur athlète mondial de l'année ? Nawal El Moutawakel n'est elle pas la première athlète femme africaine à remporter une médaille olympique ? Autre conclusion qui a fait tiquer les responsables de la candidature marocaine est les critiques formulées par le rapport quant à l'existence de trois stades en court de construction. Un fait «assez bizarre», note un membre de l'association, puisque le comité de candidature marocaine n'a pas arrêté de tenir le comité exécutif de la FIFA au courant de l'évolution des travaux dans ces trois stades, de Tanger, Marrakech et Agadir. Depuis décembre 2003, un rapport fourni par le ministère de l'Equipement, maître de travaux des trois chantiers et expliquant en détail l'état d'avancement des travaux, leur a été mensuellement envoyé. Pour ce qui est de la mise en écart de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) dans la confection du dossier marocain ainsi que dans les opérations de promotion de la candidature du Royaume, la lettre adressée aux 24 membres votant explique clairement toutes les actions de collaboration entre les membres fédéraux et «Morocco 2010» et zoomant sur la présence fédérale, en la personne du secrétaire général de la fédération, au sein de son organigramme. Cette position marocaine a été confortée par les réactions de plusieurs personnalités du monde du football mondial. Suite à la publication des conclusions de la commission présidée par Jan Peeters, nombreux sont ceux qui ont relevé plusieurs contradictions. En tête de liste arrive Just Fontaine, la star du ballon rond français et mondial et meilleur butteur d'une phase finale de la Coupe du monde en 1958 avec 13 réalisations. Ce natif de Marrakech, et grand ambassadeur de la candidature marocaine, a critiqué mardi soir les conclusions du rapport sur l'insuffisance des infrastructures sportives des pays de l'Afrique du Nord en général, et du Maroc en particulier. «Au moment où la FIFA a inspecté les infrastructures françaises pour la Coupe du monde 1998, le Stade de France n'était pas encore bâti. Et pourtant, la FIFA a fait confiance aux engagements et garanties du gouvernement français. Pourquoi ne pas avoir fait la même chose avec la candidature marocaine totalement soutenue par S.M. le Roi Mohammed VI ?», s'est-il demandé. La publication dudit rapport eu lieu à une dizaine de jours de la date fatidique du 15 mai. A une semaine du vote du comité exécutif de la FIFA, la confiance des responsables marocains n'a pas été ébranlée ni par les conclusions du rapport, ni par le classement qu'il a établi, une première concernant un rapport de commission d'inspection. L'association «Morocco 2010», concentrée alors que la candidature du Royaume se trouve sur la toute dernière ligne droite, n'a pour autant pas lâché prise. Les contacts vont bon train. Le lobbying également, avec un seul mot d'ordre : «Il faut y croire ».