Devant les experts de la FIFA, le gouvernement a réitéré sa détermination à appliquer ses engagements pour mettre toutes les chances du côté du Maroc dans la course à l'organisation du Mondial 2010. La commission de la FIFA continue sa tournée d'inspection au Maroc, qu'elle a entamée mercredi dernier par la ville de Rabat. Après les visites d'usage, celles du complexe sportif Moulay Abdellah, des infrastructures sanitaires et de télécommunication de la capitale, les cinq experts ont eu une réunion de travail avec le Premier ministre en présence de plusieurs membres de son gouvernement. Le message à passer était clair : le cahier des charges de la FIFA adhère parfaitement à la politique générale du gouvernement marocain. Les chiffres sont là pour le prouver. Les chantiers que le Maroc a d'ores et déjà lancés à l'horizon 2010 sont nombreux. Ils concernent pour la plupart les infrastructures routières et touristiques : 600 km de nouvelles autoroutes pour achever le maillage Nord-Sud et Est-Ouest, 14 nouvelles lignes ferroviaires, 1300 vols hebdomadaires reliant les grandes villes du Royaume au monde entier, une gigantesque plate-forme portuaire Tanger-Méditerranée et 150.000 lits supplémentaires qui entrent dans le cadre de la vision 2010 visant à accueillir 10 millions de touristes. Sur le plan sportif, le Maroc disposera d'ici 2005 de six stades répondant aux normes internationales exigées par l'instance internationale. Trois sont déjà prêts (Casablanca, Rabat et Fès). Deux autres supplémentaires, ceux de Marrakech et de Tanger sont en chantier alors que les travaux du stade d'Agadir seront entamés en décembre prochain. Chacun de ces trois derniers stades coûtera 600 millions de dirhams en moyenne. Mais le chiffre qui a le plus marqué cette réunion demeure les 145 millions d'euros que le Maroc a bloqués dans un compte suisse au profit du comité organisateur local. D'autres atouts du dossier marocain ont également été exposés, notamment la situation stratégique du Royaume, à proximité de l'Europe, le climat de sécurité qui règne au Maroc et la voie de démocratisation et de modernité dans laquelle il s'est fermement engagé. Bref, ce pays, qui a enfanté de grandes stars dans le monde du sport de la stature de Larbi Benmbarek, Saïd Aouita, Nawal El Moutawakkel, Younès El Aynaoui entre autres, ne peut que faire de l'organisation d'un tel événement une grande réussite. C'est que le Mondial est également une histoire de passion que le peuple marocain a depuis toujours partagée avec le ballon rond. Après Rabat, les Jean Peeters, Pertti Alaja, Jacques Bouillon, Michel Sablon et Harold Mayne-Nicholls ont mis cap sur le nord. Destination, Tanger. Le port de la ville du Détroit, la nouvelle gare ferroviaire, le stade Marshan, le centre d'entraînement de l'Ittihad tangérois, les urgences de la ville et le chantier du stade en construction ont été visités. Le groupe des inspecteurs de la FIFA se dirige vendredi à Agadir où il assistera à la projection du film de présentation des villes et stades de la capitale du Souss, de Fès et de Meknès. La traditionnelle inspection des infrastructures dont dispose la station balnéaire est également au programme. A Fès, les experts internationaux visiteront le nouveau stade et l'hôpital. Ils feront un petit détour à Meknès pour voir le site du nouveau stade de la capitale ismaélienne. Les 11 et 12 octobre, les membres de cette commission se rendront à Casablanca. Le point d'orgue de leur séjour dans la métropole sera la rencontre Raja-Wydad pour le compte des demi-finales de la Coupe du Trône, édition 2002-2003. A El Jadida, ils survoleront le site prévu pour le stade et se rendront au golf et à l'hôpital de la ville. La visite de la commission de la FIFA se terminera à Marrakech. Dans la ville ocre, elle assistera, entre autres, à la présentation de «l'histoire du football et football sans frontières». Le 14 octobre, la traditionnelle conférence de presse mettra le point final de cette visite d'inspection. Le véritable travail de lobbying pourra commencer par la suite.