Tout d'abord, le mois du ramadan, comme tout le monde le sait, constitue l'un des cinq piliers de la religion islamique. Pendant vingt-neuf ou trente jours, c'est le jeûne du lever jusqu'au coucher du soleil. De là, on comprend pourquoi la conviction religieuse de certains individus prédomine sur les conseils des médecins. Ils jeûnent même si leurs médecins leur interdisent le jeûne, vu leur état de santé. La médecine en général et la pratique dentaire n'ont pas attendu le mois du ramadan pour fixer certaines règles propres à tel ou tel patient qui souffre de certaines pathologies particulières. En ce qui concerne le jeûne et les problèmes éventuels sur les dents, il faut dire que pendant toute la journée, la bouche de l'individu demeure sèche et avec des variances de la consistance salivaire. Après la rupture du jeûne le soir, on a tendance à voir, chez certains, une recrudescence des maux des dents qui sont dus essentiellement au changement du mode d'alimentation. Ce dernier, durant ce mois sacré, contient beaucoup d'aliments riches en sucreries. Chose qui a des répercussions négatives sur sa santé. Le jeûne n'interdit pas la pratique d'hygiène, en général. Donc des actes dentaires peuvent être effectués lors de la journée et au moment où le patient est à jeûn sans que cela provoque une rupture de son jeûne. En plus, il n'y a aucune restriction en ce qui concerne l'exercice de la pratique dentaire durant le mois du ramadan. Mises à part, bien entendu, les précautions d'usage à prendre pour certains cas. Les malades qui ne sont pas soumis au jeûne. Même si les autres qui jeûnent, il faut voir si le traitement prescrit ne va pas occasionner une faiblesse de l'état de la personne, des répercussions négatives sur sa santé. Tous les actes dentaires sont pratiqués en ambulatoire, sous anesthésie locale ou loco-régionale. Rare sont les actes qui peuvent être pratiqués sous anesthésie générale. Il faut dire qu'une coopération du patient avec son médecin est toujours indispensable. Au Maroc, il n'y a pas une entité qui diffuse des informations concernant la santé pendant le mois du ramadan, à part la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et le ramadan. Le manque d'information concernant certaines pathologies, notamment pendant le mois du ramadan, a amené les praticiens à céder à la pression des patients. C'est pour cela que l'on constate une fréquence d'ouverture des cabinets dentaires pendant la nuit, après la rupture du jeûne. Cet état de faits nous a amené à organiser l'année dernière une table ronde dont le thème essentiel s'était articulé autour des problèmes de la pratique de la chirurgie dentaire pendant le mois du ramadan avec la collaboration de la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le ramadan. Lors de cette manifestation scientifique, il s'est avéré que des confrères ont pu trouver des réponses, du point de vue scientifique ou théologique, à certaines de leurs interrogations ou des problèmes soulevés par leurs patients, concernant notamment le jeûne et certains actes dentaires. Est-ce que le saignement est interdit ? Les soins, en particulier sous l'anesthésie, peuvent-ils entraîner la rupture du jeûne ? La prise de certains médicaments lors de la journée du jeûne, etc. Conseils de médecins. Effectivement, les médecins devraient décourager, par exemple, le jeûne pour les femmes enceintes ou allaitantes, les diabétiques insulinodépendants, les ulcéreux en cours de traitement ou récemment cicatrisés, les épileptiques et les psychotiques, et par ailleurs tous les malades souffrant d'une affection aiguë. En plus, les patients recevant un traitement indispensable nécessitant plus de deux prises de médicaments par jour, devraient être incités par leurs médecins à ne pas jeûner en vue de respecter les modalités thérapeutiques... Enfin, les médecins doivent rappeler à tous les pratiquants du jeûne du ramadan la nécessité de bien s'hydrater durant la nuit, de s'alimenter de manière équilibrée en deux repas principaux sans grignotage et de respecter une durée de sommeil suffisante. Tous ces conseils doivent être donnés avec prudence car, d'une part, les données médicales sont limitées et souvent contradictoires et, d'autres part, les musulmans pratiquants ne reconnaissent pas d'autorité aux médecins dans le domaine de la religion, notamment des cas durant ce mois sacré. Dans des cas difficiles, il faut dire que l'appui d'une autorité religieuse est la meilleure garantie pour bien transmettre le message au patient, pour le bien de sa santé. Le jeûne en lui-même n'a pas d'impact direct sur l'état dentaire, surtout qu'il ne dure qu'une partie de la journée, on se rattrape rapidement après la sirène ( rupture du jeune ), par contre l'état psychologique du jeûneur, la sécheresse buccale, la modification du flux salivaire peuvent avoir des impacts sur l'état dentaire, sans oublier le mode d'alimentation qui compose la table du jeûneur, je pense que sur ce point, nombreux sont les médecins qui partageront mon point de vue sur les dégâts engendrés par le déséquilibre alimentaire de ce mois sacré, surtout chez certaines catégories de personnes, j'insisterai seulement sur l'espacement des brossages ainsi que sur la richesse des mets en hydrate de carbone sans omettre aussi les lipides et autres aliments qui rentrent dans le processus cariogène. Donc en résumé, plusieurs facteurs lorsqu'ils sont réunis peuvent compromettre un état de santé bucco-dentaire défaillant, comme quoi, il ne faut pas attendre la dernière minute pour consulter votre médecin.