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Santé Ramadan : Dents et Ramadan
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 08 - 11 - 2002

Il n'y a aucune restriction en ce qui concerne l'exercice de la pratique dentaire durant le mois de Ramadan, mises à part les précautions d'usage à prendre pour certains cas, explique le docteur Lahcen Breighet, chirurgien dentiste. Entretien.
ALM : Durant le mois de Ramadan, quels sont les problèmes dentaires qui peuvent surgir chez des individus qui jeûnent sans l'avis de leurs médecins?
Docteur Lahcen Breighet : Tout d'abord, le mois de Ramadan, comme tout le monde le sait, constitue l'un des cinq piliers de la religion islamique. Pendant vingt-neuf ou trente jours, c'est le jeûne du lever jusqu'au coucher du soleil. De là, on comprend pourquoi la conviction religieuse de certains individus prédomine sur les conseils des médecins. Ils jeûnent même si leur médecin leur interdit le jeûne, vu leur état de santé. La médecine en général et la pratique dentaire en particulier n'ont pas attendu le mois du ramadan pour fixer certaines règles propres à tel ou tel patient qui souffre de certaines pathologies particulières. En ce qui concerne le jeûne et les problèmes dentaires éventuels sur les dents, il faut dire que pendant toute la journée, la bouche de l'individu demeure sèche et avec des variances de la consistance salivaire. Après la rupture du jeûne le soir, on a tendance à voir, chez certaines personnes, une recrudescence des maux des dents qui sont dûs essentiellement au changement du mode d'alimentation. Ce dernier, durant ce mois sacré, contient beaucoup d'aliments riches en sucre. Chose qui a des répercussions négatives sur la santé.
Quels sont les actes dentaires qui peuvent provoquer la rupture du jeûne du patient ?
Le jeûne n'interdit pas la pratique d'hygiène, en général. Donc des actes dentaires peuvent être effectués lors de la journée et au moment où le patient est à jeûn sans que cela provoque une rupture de son jeûne. En plus, il n'y a aucune restriction en ce qui concerne l'exercice de la pratique dentaire durant le mois de Ramadan. Mises à part, bien entendu, les précautions d'usage à prendre dans certains cas. Les malades qui ne sont pas soumis au jeûne. Même si certains malades qui jeûnent, il faut voir si le traitement prescrit ne va pas occasionner une faiblesse de l'état de la personne, des répercussions négatives sur sa santé. Tous les actes dentaires sont pratiqués en ambulatoire, sous anesthésie locale ou loco-régionale. Rares sont les actes qui peuvent être pratiqués sous anesthésie générale. Il faut dire que la coopération du patient avec son médecin est toujours indispensable.
Mais les patients ne sont pas bien informés sur cet état de choses
Au Maroc, il n'y a pas une entité qui diffuse des informations concernant la santé pendant le mois de Ramadan, à part la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le Ramadan. Le manque d'information concernant certaines pathologies, notamment pendant le mois du ramadan, a amené les praticiens à céder à la pression des patients. C'est pour cela que l'on constate une fréquence d'ouverture des cabinets dentaires pendant la nuit, après la rupture du jeûne. Cet état de faits nous a amené à organiser dernièrement une table ronde dont le thème essentiel s'était articulé autour des problèmes de la pratique de la chirurgie dentaire pendant le mois de Ramadan avec la collaboration de la Fondation Hassan II pour la recherche scientifique et médicale sur le ramadan.
Lors de cette manifestation scientifique, il s'est avéré que des confrères ont pu trouver des réponses, du point de vue scientifique ou théologique, à certaines de leurs interrogations ou à des problèmes soulevés par leurs patients, concernant notamment le jeûne et certains actes dentaires. Est ce le saignement est interdit ? Les soins, en particulier sous anesthésie, peuvent-ils entraîner la rupture du jeûne? La prise de certains médicaments lors de la journée du jeûne, est elle nocive? musulmans pratiquants ne reconnaissent pas d'autorité aux médecins dans le domaine de la religion, notamment des cas durant ce mois sacré.
Dans des cas difficiles, il faut dire que l'appui d'une autorité religieuse est la meilleure garantie pour bien transmettre le message au patient, pour le bien de sa santé.


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