Dix Algériens ont été assassinés depuis mardi par des groupes armés dans deux villages isolés dans l'Ouest près de Tissemsilt (280 km à l'ouest d'Alger), rapportaient jeudi les journaux nationaux. Les membres d'une même famille ont été surpris dans leur sommeil, mardi vers 23h00 (22h00 GMT), par un groupe armé qui a fait irruption dans leur demeure, située dans un douar isolé de Souk El-had. Un secteur boisé et accidenté à une trentaine de kilomètres au Nord de Tissemsilt. Selon la presse algérienne, six personnes ont alors été sauvagement tuées : mitraillées, avant d'être égorgées. Le père et la mère ont été décapités, tandis que l'une de leurs filles de 16 ans a été mutilée et égorgée, ont indiqué ces mêmes sources. Avant de s'enfuir, le groupe a par ailleurs emporté avec lui le troupeau de moutons de la famille ainsi qu'une kalachnikov appartenant au chef de famille. Celui-ci était membre d'un Groupe de légitime défense (GLD, civils armés), ont précisé L'Expression et L'Authentique, dans leurs éditions de jeudi. En début de soirée à quelques kilomètre de là, quatre paysans avaient aussi été interceptés par un groupe armé alors qu'ils circulaient sur une piste dans un endroit également boisé, à Lardjem. Egorgés, ces paysans avaient été mutilés et leurs deux véhicules incendiés. Une information qui avait été annoncée de façon officielle dès mercredi, après la découverte des voitures incendiées dans la matinée. S'il ne fait aucun doute qu'il s'agit là encore d'actes de groupes intégristes, les journaux précisent que dans cette région de l'Occidental, ce sont surtout les éléments du Groupe islamique armé qui sont implantés. Ces nouveaux meurtres sont par ailleurs intervenus au lendemain de l'attentat à la bombe d'Alger, qui a fait lundi 13 blessés, dont 3 graves. Depuis début mars, près de 80 personnes ont été tuées dans des violences en Algérie, dont 40 islamistes armés, selon un bilan établi à partir de sources officielles et de la presse. Plus de 290 personnes, dont une centaine d'islamistes, ont été tuées dans ces violences depuis le début de l'année.