Depuis jeudi, au moins dix personnes ont été tuées dans des attaques menées par des islamistes armés. Ces derniers continuent de frapper n'importe où et n'importe quand une population algérienne terrorisée. Dans la nuit de jeudi à vendredi, six personnes ont encore été assassinées par un groupe d'islamistes armés, dans la localité de Theldja, wilaya de Djelfa, à 270 km au sud d'Alger. L'information rapportée samedi soir par l'agence de presse algérienne APS précise que toutes les victimes étaient membres d'une même famille et que parmi elles figuraient trois enfants âgés de 10, 14 et 17 ans. Le Soir d'Algérie rapportait pour sa part que ces bergers avaient été «sauvagement égorgés» après avoir été «surpris par les sanguinaires dont le nombre reste inconnu alors qu'ils étaient en train de rassembler leurs troupeaux». Liberté précisait aussi que « à la faveur du climat — vent de sable suivi d'une petite averse — les assaillants dont on ignore le nombre ont pu accomplir leur sale besogne sans être inquiétés». Et le quotidien d'ajouter que trois premiers corps ont été découverts par les services de sécurité samedi matin, avant que les autres ne soient trouvés une heure plus tard. L'armée a par la suite lancé une opération de ratissage dans cette zone. La presse algérienne avait d'ailleurs déjà fait état samedi de la mort, deux jours plus tôt, de deux islamistes armés lors d'une de ces opérations militaires dans la région de Drâa ben Kheda, en Kabylie, à 110 km à l'est d'Alger. Dans la wilaya de Boumerdès, un policier avait par ailleurs été blessé le même jour lorsque sa patrouille a été prise sous les tirs automatiques d'un groupe armé, au Douar Sidi Salem, à 45 km à l'est d'Alger. Ce même jeudi, une bombe avait enfin explosé sur le marché de Boukadir, dans la région de Chlef (200 km à l'ouest d'Alger). Cet attentat a officiellement fait quatre morts et 16 blessés. Parmi ces derniers, certains étaient cependant dans un « état grave», faisant craindre un bilan encore plus lourd. L'explosion, qui s'est produite en début de matinée à une heure d'affluence dans ce marché hebdomadaire, répond à une des nombreuses méthodes employées par les groupes islamistes. Ces derniers, en plus de racketter et de frapper des douars isolés, multiplient en effet les attaques en plein centre-villes et dans les espaces publics. La région de Chlef est considérée comme le repère du Groupe islamique armé dirigé depuis février dernier par Rachid Abou Tourab. Un des groupes dissidents - mais proches du GIA -, le Houmat daâwa salafiya (HDS) opère également dans l'ouest algérien tandis que le GSPC d'Hassan Hattab est surtout actif dans l'Est. Dimanche, le Jeune Indépendant commentait que la région occidentale avait subi le même scénario que Boukadir le 3 septembre dernier, lorsque «une bombe artisanale avait explosé près de Messaâd, soit à la limite sud de la wilaya de Djelfa, (...) une des cibles des terroristes lors des élections législatives précédentes ». Depuis le début du seul mois de décembre, près d'une cinquantaine de personnes ont été tuées dans des violences impliquant des groupes armés islamistes, selon un décompte établi à partir de bilans officiels et de presse algériens. Depuis le début de l'année, plus de 1.400 victimes ont également été recensées.