Pas moins de vingt-deux islamistes armés ont été tués dans la seule journée de mercredi par l'armée algérienne qui multiplie les opérations de ratissage à l'approche des échéances électorales. Mercredi, 13 islamistes armés ont tout d'abord été tués dans les monts de Mâarif, dans la région de Mascara (360 km à l'ouest d'Alger), selon les informations rapportées jeudi par les journaux algériens. L'armée a aussi annoncé avoir récupéré des armes dans cette zone-repère des éléments du Groupe Islamique Armé (GIA). Six autres hommes armés ont été abattus par les forces de sécurité dans le djebel Houara, près d'Annaba (600 km à l'est d'Alger), lors d'une autre opération de ratissage. Ces éléments appartiendraient selon la presse au groupe dissident du GIA, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dirigé par Hassan Hattab. Enfin, trois islamistes du GIA ont été tués par les forces de sécurité dans les montagnes de Guelma (500 km au sud-est de la capitale) selon le quotidien El Youm. Depuis plusieurs semaines, les forces de sécurité, principalement les militaires mais aussi les groupes de légitime défense (GLD) armés par le pouvoir, ont mené d'importants ratissages dans ces régions où des moyens lourds ont été employés et des bombardements aériens effectués à plusieurs reprises. Un redéploiement qui intervient à trois semaines des élections locales du 10 octobre, dont la campagne a été officiellement lancée jeudi, et dans un climat de tension accrue en Kabylie. Comme lors des législatives du 30 mai dernier, le prochain scrutin promet d'ailleurs le déclenchement de nouveaux massacres, au vu de la multiplication des rackets, faux barrages et tueries ces dernières semaines. Les islamistes utilisent généralement les échéances électorales pour terroriser un peu plus la population. A la veille de l'ouverture des bureaux de vote, n'avaient-ils pas massacré le 29 mai dernier un groupe de 23 nomades retrouvés brûlés dans l'Ouest algérien, à Sendjas, près de Chlef ? Cette fois-ci, l'armée entend par ses ratissages contrecarrer les objectifs macabres de ces «terroristes». Une stratégie qui porte quelque peu ses fruits puisque deux groupes de soutien aux islamistes, composés de 4 et 11 membres, ont aussi été démantelés dans les régions kabyles de Tizi-Ouzou et Bouira, où opèrent les éléments du GSPC. Ce qui n'empêche cependant pas ces «hordes» de continuer leurs exactions puisque mercredi, un groupe de dix hommes armés a encore attaqué et racketté des civils lors d'un faux barrage, dans la région de Mizrana. Une preuve de plus, comme noté par le Matin de jeudi, «d'un nouvel acharnement terroriste contre la population» malgré les efforts sécuritaires. La presse dans son ensemble notait d'ailleurs que la capitale algérienne était loin d'être à l'abri du «terrorisme» puisque trois hommes armés ont été repérés puis abattus mardi dans un quartier de la ville. Venus racketter un commerçant, «les trois terroristes ont été abattus à l'intérieur même de leur véhicule». «Leurs corps ont été exposés sur le sol, durant plus d'une heure, attirant une foule curieuse et visiblement incrédule » écrivait le Matin. Depuis le début du mois de septembre, pas moins de 110 personnes, dont 45 islamistes armés et 27 membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences en Algérie. Ces morts font grimper le bilan des victimes à plus de 1.100 personnes depuis le début de l'année.