Martine Landry, une retraitée de 73 ans, a comparu mercredi 30 mai à la barre du tribunal correctionnel de Nice pour «aide à l'entrée ou au séjour irrégulier» sur le sol national, indique Le Monde. Le 28 juillet 2017, un procès-verbal avait été dressé par le chef du poste-frontière de Menton-Vintimille, affirmant que Martine Landry, membre d'Amnesty International, a «pris en charge et convoyé pédestrement du poste-frontière côté Italie au poste-frontière côté France» deux mineurs guinéens. Le signalement est intervenu deux jours après une perquisition au domicile de Cédric Herrou, militant de l'association Roya citoyenne, qui héberge les migrants dans sa ferme de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes). Selon Cédric Herrou et les bénévoles d'Amnesty, deux Guinéens de 15 et 17 ans figuraient parmi ces refoulés, pour lesquels des démarches avaient été déjà engagées auprès de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) afin qu'ils bénéficient de la protection accordée aux mineurs isolés et dont le renvoi était donc illégal. Cette atteinte aux droits, les trois témoins cités à la barre peuvent en témoigner : «La police aux frontières françaises renvoie les migrants par paquets en Italie et les policiers italiens, bien rodés, ramènent les mineurs aux Français en leur disant : ceux-là, vous les gardez», raconte l'un d'eux. Fin juillet 2017, les bénévoles français ont alerté leurs homologues italiens sur la situation de ces mineurs et Martine Landry, munie des copies des démarches engagées auprès de l'ASE, est venue les récupérer au poste-frontière. Le parquet doute en revanche de la présence de ces deux mineurs guinéens lors de la perquisition à la Roya. Il soupçonne les bénévoles d'avoir engagé des démarches en leur faveur avant même que ceux-ci ne franchissent le sol national pour faciliter leur accueil.