Le journal britannique The Guardian a rapporté, jeudi, que la Commission européenne avait été saisie par sept associations italiennes au sujet des pratiques de la police française envers les migrants mineurs. En effet, ces ONG pointent du doigt des usages récurrents de la police française. Celle-ci aurait falsifié les dates de naissance de migrants, les faisant passer pour des adultes, afin de pouvoir les reconduire à la frontière avec l'Italie. Citées par Le Point qui reprend The Guardian, lesdites associations ont alerté la Commission européenne et le ministère de l'Intérieur italien sur deux cas, où les dates de naissance sembleraient effectivement avoir été modifiées sur le document de «refus d'entrée» sur le territoire français. L'un des deux cas a été repéré en mars dernier, lorsque des militants associatifs s'enquéraient de la situation des migrants dans la ville frontalière de Vintimille, indique The Guardian. «Nous n'étions là que par hasard, mais nous avons vu deux mineurs, que nous connaissions bien, arrêtés par la police française», explique au journal britannique Daniela Ziterosa, assistante juridique de l'organisation Intersos. «Nous avions remarqué que la police avait noté une date de naissance incorrecte sur le document de refus d'entrée. Un des enfants avait pris une photo, où vous pouvez voir que sa date de naissance a été changée par rapport à celle qu'il avait déclarée. Nous avions réussi à les empêcher d'être renvoyés. Finalement, les Français prirent en charge.» The Guardian rappelle encore que ces accusations s'ajoutent aux tensions entre l'Italie et la France concernant la gestion des flux migratoires. Il y a moins de deux semaines, des agents français se sont présentés à une gare italienne, où un migrant nigérian suspecté de transporter de la drogue a dû effectuer un test d'urine sous la contrainte.