Une formation politique surfe une nouvelle fois sur la vague d'une vielle revendication du mouvement amazigh portant sur la célébration officielle du Yennayer. Après l'épisode Hamid Chabat alors secrétaire général de l'Istiqlal, en 2015, c'est au tour de l'USFP de jouer cette carte. A quatre semaines de la célébration du nouvel an amazigh, le groupe des députés de l'USFP demande au chef du gouvernement de décréter cette occasion fête nationale. L'initiative des socialistes vient conforter l'appel lancé, la semaine dernière, par le Rassemblement Mondial Amazigh à l'ensemble des Marocains. Dans un message adressé à Saâdeddine El Othmani, il lui demande de déclarer le 13 janvier jour férié à l'instar du 1er Moharrame ou le 1er janvier de chaque année. Le chef de l'exécutif semble plus réceptif à cette revendication comparé à son prédécesseur. Il s'est d'ailleurs réunis avec une délégation du RMA juste après sa désignation par le roi Mohammed VI pour former un gouvernement. Il n'en demeure pas moins qu'une telle décision dépasse de loin ses prérogatives. Elle ne pourrait être prise que par le roi, et ce afin d'éviter toute récupération politique partisane. Avant l'USFP... Hamid Chabat L'USFP a pris le relais de l'Istiqlal pour plaider aujourd'hui la commémoration officielle de l'année amazighe. En effet, en anvier 2015, l'ancien secrétaire général du parti de la Balance avait pris la tête d'une campagne nationale, au point de décréter le 13 janvier «fête» pour les salariés des quotidiens Al Alam et l'Opinion ainsi que ceux de l'imprimerie Arrissala. Hamid Chabat, alors en guerre ouverte contre l'ex-chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, avait même effectué un déplacement à Ajdir (province de Khénifra et non Ajdir du Rif, ndlr) pour y présider un meeting. Le choix du lieu est hautement symbolique. C'est de là en effet que le roi Mohammed VI avait prononcé son discours du 17 octobre 2001 ayant instauré les bases d'une reconnaissance officielle des droits culturels et linguistiques des amazighs. Néanmoins, l'emballement de Hamid Chabat pour le Yennayer a par la suite perdu de sa superbe. A l'issue des élections communales et régionales du 4 septembre 2015, il s'est réconcilié avec Benkirane, oubliant aussitôt l'année amazighe. Cette fête amaizghe semble à nouveau faire l'objet du même opportunisme politique.