Le bras de fer entre PJD et PI continue. Le nouvel épisode tourne autour du Nouvel An amazigh qui démarre sur une polémique entre les deux formations jadis alliées avant de devenir ennemies aujourd'hui. Le groupe parlementaire du chef de file de la majorité parlementaire, en l'occurrence le Parti de la justice et du développement (PJD) à la première Chambre, vient de saisir le ministère chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration. Dans une question écrite adressée au département de Mohamed Moubdii, les députés du parti de la lampe affirment que des fonctionnaires appartenant à la formation de l'opposition parlementaire, le parti de l'Istiqlal (PI), ont bénéficié d'une journée de vacances non officielle. «Les médias ont relayé une information sur l'octroi d'un secrétaire général d'un parti politique, aux fonctionnaires travaillant dans la direction du même parti à la Chambre des représentants, d'une journée de vacances non officielle le 13 janvier dernier, alors que les bureaux mis à leurs dispositions au Parlement sont restés fermés toute cette journée. D'autres médias ont également fait savoir que des fonctionnaires travaillant dans différentes administrations appartenant au même parti se sont absentés la même journée», lit-on dans le document dont ALM détient copie. Et de poursuivre : «Nous vous interrogeons M. le ministre, sur les mesures prévues par votre ministère pour faire face à ce phénomène de nature à provoquer le chaos au sein de l'administration publique, surtout que le calendrier des vacances officielles n'intègre pas la journée du 13 janvier». L'affaire pourrait prendre ainsi une nouvelle tournure dans les prochains jours. Le 13 janvier dernier coïncidait avec le premier «yennayer» selon le calendrier amazigh. Dans une démarche symbolique mais beaucoup plus politique, le parti de l'Istiqlal a choisi de décréter cette journée une journée fériée pour toutes les instances du parti. D'ailleurs, les chaises des parlementaires istiqlaliens sont restés vides mardi dernier à la première Chambre lors de la séance mensuelle de questionnement du chef de gouvernement sur les politiques publiques. Le PI avait, en outre, organisé une manifestation à Ajdir pour célébrer le Nouvel An amazigh. Au cours de la même manifestation le parti a lancé un appel baptisé Appel d'Ajdir dans lequel cette formation d'opposition parlementaire demande de décréter le jour de l'an amazigh une fête nationale fériée. Hamid Chabat, le numéro un de l'Istiqlal, a par ailleurs adressé une lettre au chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, dans le même sens. «Les Marocains ont pris l'habitude de célébrer l'avènement du Nouvel An amazigh de différentes manières selon les régions depuis des siècles, ce qui fait de cette journée un héritage culturel et civilisationnel à préserver. Il faut de ce fait décréter le jour de l'an amazigh une fête nationale fériée», déclare Chabat. Et d'ajouter: «Notre groupe parlementaire à la première Chambre vous a déjà fait cette demande à travers une question écrite il y a une année sans obtenir une réponse depuis cette date. De même, plusieurs associations ont eu la même revendication depuis des années sachant que cette demande est aujourd'hui appuyée par la Constitution qui reste très claire sur la place de l'amazigh». Reste à savoir maintenant quel sera le traitement qui sera accordé par le gouvernement à ce dossier. Affaire à suivre.