Après The Wall Street Journal, c'est au tour de l'agence de presse Bloomberg d'affirmer que le Maroc représente une bouée de sauvetage pour les exportations russes de diesel, frappées de sanctions par l'Union européenne Depuis les sanctions imposées, le 5 février, par l'Union européenne aux exportations pétrolières raffinées russes, le Maroc s'est converti en un marché alternatif de ces produits, rapporte l'agence Bloomberg. «Parmi les importateurs figurent le Maroc, le Brésil, la Tunisie et même l'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole», indique-t-elle. Le royaume, aux côtés de la Turquie et d'autre pays «ont intensifié leurs achats du diesel russe dont les expéditions ont atteint un record au cours des 19 premiers jours de mars, environ 1,5 million de barils par jour», précise la même source. «Les producteurs russes sont convaincus qu'ils peuvent vendre leurs volumes à des acheteurs étrangers. Les remises qu'ils offrent sont suffisamment importantes et il existe de nouveaux marchés pour le carburant», commente un analyste auprès de Bloomberg. Pour rappel, The wall Street Journal s'est déjà intéressé aux marchés alternatifs du diesel russe. «Les pays d'Afrique du Nord s'arrachent les produits pétroliers russes boudés par l'Occident. La Russie étant coupée du marché mondiale, les pays d'Afrique du nord se sont avancés pour devenir des acheteurs voraces de son diesel et autres produits pétroliers», avait écrit le média américain, fin février, soit à peine trois semaines après l'entrée en vigueur des sanctions européennes. Le gouvernement marocain reconnait une légère hausse En revanche, le gouvernement marocain a tenu à apporter un autre son de cloche totalement différent des affirmations publiées par WSJ et Bloomberg. «Que ce soit pour le gouvernement actuel ou ses prédécesseurs, la part d'importation du gasoil russe a toujours été aux alentours de 9%. En 2020, la part d'importation du gasoil russe a été de 9%. Elle a baissé à 5% en 2021 avant d'augmenter à nouveau pour se situer en 2022 à 9%», avait indiqué le porte-parole de l'exécutif, Mustapha Baïtas, lors d'un point de presse tenu le 2 mars. De son côté, la ministre de l'Economie et et des finances a reconnu, mi-mars dans une réponse à une question écrite du député de l'USFP, Abdelkader Taher, que «la part du diesel russe a enregistré une hausse en janvier et février, pour se situer à 13%». Nadia Fettah a, par ailleurs, démenti les rumeurs qui donneraient le prix du diesel russe à seulement 1 771 dh la tonne. «Du 1er janvier au 27 février, la tonne coutait 9 522 dh alors que les autres importations du même produit en provenance d'autres pays, s'échangeaient à 10 138 dh la tonne, soit un écart de 6%», avait-elle souligné Le Mouvement populaire, une autre formation de l'opposition, a demandé la comparution de la ministre la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, devant la Commission de l'énergie de la Chambre des représentants pour apporter des explications sur le très controversé diesel russe importé par le Maroc. Le gouvernement n'a pas encore donné son feu vert à la comparution de Mme. Benali. En revanche, la ministre a assuré dans une réponse à une question écrite émanant du Parlement que «les produits pétroliers commercialisés au Maroc sont soumis à un contrôle de qualité à tous les niveaux, depuis l'importation jusqu'à leur arrivée au consommateur».