Il y a une semaine, l'association «les hijabeuses» fêtaient le rejet par l'Assemblée nationale de l'amendement du Sénat dans la Loi sport qui prévoyait l'interdiction du port du voile lors «d'événements et compétitions sportives». Ce mercredi, les hijabeuses ont programmé une manifestation autour d'un match amical avec des élus, dont des députés, mais la préfecture de police de Paris a décidé, mardi soir, de l'interdire. L'association a annoncé faire appel de la décision et qu'elles joueront «quoi qu'il arrive» alors que le Parlement doit se pencher sur le texte de loi ce mercredi. Arguant que la rencontre est «susceptible de créer des troubles à l'ordre public», la préfecture estime que des «personnes hostiles à la cause défendue et susceptibles d'en découdre» peuvent perturber la rencontre. Sans parler du soutien des élus aux joueuses, le préfet avance que la période «pré-électorale actuelle» et le «contexte international» exacerbent la question, rappelant les conséquences de la diffusion de Zone interdite sur l'islam radical. La préfecture dépeint une vision manichéenne du débat, en séparant «l'islam politique, qui prône le port du voile par les femmes» et «les valeurs républicaines d'égalité entre les femmes et les hommes et d'émancipation contre toute forme de patriarcat, notamment religieux». Le préfet rappelle aussi la lutte de femmes dans des pays «tels que l'Iran ou l'Afghanistan», sans envisager le droit des femmes en France qui souhaitent porter le voile. La prefecture suspend les Hijabeuses ! Une fois de plus, on empêche les femmes de jouer.. on vous explique tout en détails. #LetUsPlay #LaissezNousJouer #Footballpourtoutes #SportPourToutes pic.twitter.com/mlqOxDiu0L — Les Hijabeuses (@leshijabeuses) February 8, 2022 Pour les hijabeuses, la décision du préfet «ne repose sur rien d'autre que des préjugés racistes et une confusion politique délibérément entretenue» et se veut «ironique et hypocrite» de «prétendre défendre l'émancipation de certaines femmes tout en restreignant leurs libertés». «Si nous sommes solidaires de toutes celles et ceux qui se battent pour leurs droits, leurs libertés et leur dignité, nous sommes ébahies face à cette tentative d'instrumentalisation politique», ajoute l'association.