La loi interdisant le port du voile intégral dans les lieux publics, en France, entre en vigueur le 11 avril. Le monde associatif se divise tout en soutenant les mêmes valeurs. L'association «Touche pas à ma Constitution» et l'association «Ni putes ni soumises» s'impliquent très concrètement face à cette loi : la première condamne et la seconde soutient. Le 11 avril 2011, la loi sur l'interdiction du port du voile intégral dans les lieux publics entrera en vigueur, en France. Cette loi a eu tendance à diviser la société hors des clivages politiques classiques. Au nom des mêmes principes de liberté individuelle et de laïcité, les associations «Touche pas à ma constitution» et «Ni putes ni soumises» ont adopté des positionnements radicalement différents. La peur de l'islam pour réduire les libertés «Touche pas à ma constitution» organise le 11 avril à 11 heures une marche silencieuse sur le parvis de la Cathédrale Notre-Dame. L'association, présidée par Jean-Bruno Roumegoux, a été expressément créée pour appeler à la désobéissance civile. Elle met en place un fonds pour rembourser toutes les femmes qui devront payer l'amende de 150 euros pour avoir porté le voile intégral. L'association entend priver Nicolas Sarkozy du bénéfice électoral de la loi. «Si les femmes retirent leur voile parce qu'elles ont peur de recevoir une amende, alors, là seulement, Nicolas Sarkozy aura gagné», explique Rachid Nekkaz, membre actif du parti socialiste et porte parole de l'association. Il va mettre aux enchères, le 11 avril, un immeuble, qu'il possède à titre personnel, d'une valeur de 2 millions d'euros pour financer ce fonds. L'association, dès la première amende reçue, entend poursuivre l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme. «Personnellement, je ne soutiens pas le port du voile, mais je refuse que l'on use de la peur de l'islam pour réduire le champ des libertés dans ce pays», explique Rachid Nekkaz. L'homme entend même se déclarer candidat aux primaires du PS pour les prochaines présidentielles très prochainement : «je veux être le candidat de la laïcité» Niqab : violences faites aux femmes «Ni Putes ni soumises» lutte depuis longtemps contre le niqab qu'elle analyse comme une violence faite aux femmes. A l'annonce du projet de loi, Sihem Habchi, la présidente de l'association s'est enthousiasmée : «C'est le début d'une nouvelle page pour l'émancipation des femmes des quartiers populaires à qui on va proposer autre chose que l'enfermement ou la mort sociale.» L'association a reçu le soutien du ministère de l'immigration en octobre 2010 : 50 000 euros pour assurer les six mois de pédagogie réclamés par le législateur avant l'entrée en vigueur de la loi. Le Figaro cite Fanny, une militante de l'association, «cette somme a surtout servi à subventionner un travail de terrain que l'on fait depuis des années.» Rachida Benhamed, la présidente du collectif de Meaux, confirme : «moi, ça fait 35 ans que je joue ce rôle d'ambassadrice dans mon quartier, en étant très active dans des associations et en allant à la rencontre des habitants… Cette nomination est une reconnaissance, mais elle n'a pas changé ma vie.» Concrètement, des réunions d'appartements, des discussions ont été organisées avec des femmes abordant notamment la question du niqab.