Le voile de la présidente de l'UNEF Paris Sorbonne aura fait couler beaucoup d'encre. «Le voile n'est pas interdit à l'université. Au nom de la liberté de conscience, on considère en France que les femmes adultes ont le droit de porter le voile si c'est leur choix», a déclaré Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, ce mercredi 16 mai sur franceinfo. Elle regrette ainsi la violence des attaques qui se sont abattues sur la jeune femme, notamment sur les réseaux sociaux. «Les attaques ad hominem, sexistes et islamophobes dont elle fait l'objet sont inadmissibles», ajoute-t-elle. Reste que Marlène Schiappa se montre sceptique sur la pertinence du choix de l'UNEF : «Je comprends qu'il y ait une forme d'interpellation car l'UNEF est censé être un syndicat étudiant progressiste féministe alors que le voile, c'est la preuve de l'emprise de la religion. J'y vois une forme de promotion de l'islam politique dans le sens.» «Qu'est-ce que l'Unef souhaite promouvoir comme valeurs, est-ce qu'il souhaite défendre la laïcité, est-ce qu'il souhaite défendre l'émancipation des femmes, est-ce qu'il souhaite défendre d'autres choses ?», s'est-elle interrogée. L'hebdomadaire Marianne a quant à lui tapé plus fort. Dans un article intitulé «L'Unef se lance dans la promo du voile islamique», le magazine estime que «désormais, à la fac de Paris IV Sorbonne, la porte-parole du syndicat étudiant arbore le voile islamique, signe ostensible d'une poussée intégriste inédite dans une telle organisation». Ce dernier d'ajouter : «Terrible témoignage d'une époque où il serait interdit de s'inquiéter des dérives communautaristes et de l'entrisme pratiqué par des membres de la confrérie intégriste proche des Frères Musulmans, qui ont pris le relais des trotskistes d'antan.»