Plus de 400 Palestiniens, dont des enfants, ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans des frappes israéliennes sans précédent menées dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier dernier. Les frappes israéliennes ont ciblé diverses zones de l'enclave palestinienne annonçant la reprise par l'Etat hébreu de sa guerre génocidaire contre ce territoire qui a débuté le 7 octobre 2023. Cette attaque représente la plus grande violation de l'accord de cessez-le-feu négocié par le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis en janvier dernier. Le bureau de presse gouvernemental à Gaza a annoncé dans un communiqué que plus de 413 Palestiniens ont été tués - pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées - et des dizaines d'autres blessés dont des familles entières au cours de cette agression israélienne qui a duré cinq heures. La même source a indiqué qu'un grand nombre de victimes n'ont pu atteindre les hôpitaux ''en raison de la situation humanitaire difficile sur le terrain et de la paralysie du secteur des transports due au manque de carburant dans tous les gouvernorats de la bande de Gaza''. ''La plupart des martyrs et des disparus sont des femmes, des enfants et des personnes âgées, victimes de crimes de génocide visant le peuple palestinien, sa terre et son histoire'', ajoute le bureau de presse gouvernemental à Gaza. Il a souligné que ''l'occupation israélienne poursuit sa politique de génocide et de famine systématique contre plus de 2,4 millions de Palestiniens à Gaza'', tenant Israël pleinement responsable de ces crimes. Le bureau de presse gouvernemental à Gaza a appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à l'agression et demander des comptes aux responsables de l'occupation israélienne. Les forces israéliennes ont intensifié leurs bombardements aériens et d'artillerie, dans la nuit de lundi à mardi ciblant des zones d'habitation et des bâtiments civils dans la bande de Gaza, et provoquant de lourdes pertes.
Système de santé à l'agonie et pénurie de médicaments et de fournitures médicales
Elles ont également pris pour cible des abris où se réfugiaient des personnes déplacées, dans différentes zones de la bande de Gaza, faisant des dizaines de morts, dont des enfants. De son côté, Mohammed Abou Salmiya, directeur général de l'hôpital al-Shifa à Gaza, a déclaré que la reprise des bombardements israéliens intervenait au moment où le système de santé est à l'agonie et accuse une pénurie de médicaments et de fournitures médicales. Il a souligné que les hôpitaux de la bande de Gaza ne sont pas en mesure d'accueillir le nombre croissant de blessés, ''avec des salles d'opération saturées et des blessés qui perdent la vie sans que nous puissions leur trouver un lit pour recevoir des soins''. Dans un extrait vidéo, Mohammed Abou Salmiya a fait savoir que toutes les morgues des hôpitaux débordent de cadavres ce qui ''augmente l'ampleur de la catastrophe humanitaire que nous vivons''. En réaction à ces frappes, le Hamas a accusé Israël d'avoir ''décidé de torpiller le cessez-le-feu''.
Netanyahu accusé de sacrifier les prisonniers
''La décision de Benyamin Netanyahu de reprendre la guerre est une décision de sacrifier les prisonniers et une condamnation à mort à leur encontre'', déclare un communiqué publié ce mardi par le Hamas citant Izzat Al-Risheq, membre du bureau politique, après les bombardements menés par Israël sur la bande de Gaza en dépit du cessez-le-feu. Le mouvement palestinien a accusé, en outre, le premier ministre israélien de se servir de la guerre pour résoudre ses problèmes politiques. ''Netanyahu a décidé de reprendre la guerre d'extermination dans laquelle il voit une bouée de sauvetage pour les crises internes'' que traverse Israël. Le bureau de Benyamin Netanyahu a indiqué de son côté que ''le premier ministre israélien et le ministre de la Défense Israel Katz ont ordonné à l'armée israélienne d'agir avec force contre le Hamas dans la bande de Gaza''. ''L'armée israélienne cible actuellement des objectifs du Hamas à travers la bande de Gaza, dans le but d'atteindre les objectifs de guerre fixés par la direction politique, y compris la libération de tous nos otages – qu'ils soient vivants ou non'', ajoute le communiqué. ''En accord avec l'échelon politique, les Forces israéliennes et l'Agence de sécurité intérieure sont en train de mener des frappes étendues sur des objectifs appartenant au Hamas dans la bande de Gaza'', avaient déclaré l'armée israélienne et le Shin Bet dans un communiqué commun sur Telegram.
Plusieurs cadres de Hamas tués Le chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, Essam al-Dalis, a été tué dans les frappes aériennes israéliennes sur le territoire palestinien, a annoncé mardi le mouvement islamiste dans un communiqué. Il fait partie d'une liste de quatre "dirigeants du gouvernement" de Gaza diffusée par le Hamas dans un "communiqué de condoléances", qui comprend également le ministre adjoint de l'Intérieur, le général Mahmoud Abou Watfa, et le directeur général des services de sécurité intérieure, le général Bahjat Abou Sultan. Le chef de l'ONU Antonio Guterres est "choqué par les frappes israéliennes" à Gaza, a indiqué mardi un porte-parole des Nations Unies. "Il lance un appel pressant pour que le cessez-le-feu soit respecté, que l'aide humanitaire sans entrave soit rétablie et que les otages restants soient libérés sans condition", a déclaré Rolando Gomez, lors d'un point de presse à Genève, où le secrétaire général mène des discussions informelles sur Chypre. Plus tôt le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, s'est dit "horrifié" par la reprise des bombardements israéliens et a appelé à ce que "le cauchemar cesse immédiatement". L'Egypte a condamné "fermement" mardi les frappes israéliennes sur la bande de Gaza, les qualifiant de "violation flagrante" du cessez-le feu, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette attaque constitue "une escalade dangereuse qui menace d'engendrer des conséquences graves sur la stabilité de la région", déclare le ministère.