Lundi après-midi, la commission paritaire (CMP) s'est réunie pour trancher sur la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France et sans surprise, le texte n'a pas fédéré les sénateurs et les députés, rapporte Public Sénat. En cause principale du désaccord, un amendement ajouté par le Sénat qui prévoit l'interdiction des «signes religieux ostensibles» lors d'«événements et compétitions sportives organisés par les fédérations sportives et les associations affiliées», y comprendre, l'interdiction du port du voile. Le Sénat avait proposé, en CMP, que son champ d'application soit «réduit» aux compétitions sportives organisées par des clubs pour leurs licenciés, et non plus à des rencontres organisées par des associations ou des collectivités locales. Selon le député de la Moselle, responsable pour le groupe La République En Marche de la proposition de loi, Belkhir Belhaddad, «aucun accord avec le Sénat n'a pu être trouvé» en raison de cet amendement, rapporte L'Equipe. Le député regrette d'ailleurs «cette surenchère contraire à l'esprit du sport», et assure que le texte retrouvera sa version initiale, sans l'amendement. Pour justifier l'interdiction du port du voile, le Sénateur Michel Savin (LR), rapporteur du texte pour le Sénat, s'est référé à l'article 50 de la charte olympique qui prévoit la neutralité dans le sport et l'interdiction de toute propagande «politique, religieuse ou raciale» sur les sites olympiques. Cependant, contrairement à ce que le sénateur affirme en déclarant que «la France est moins disante en termes de laïcité que le mouvement olympique», l'article ne s'applique pas à la tenue des athlètes, en témoigne les nombreuses participantes portant le voile, jusqu'au podium pour certaines. Si la proposition de loi dans son ensemble ne posait pas de réels problèmes, cet amendement, qui avait déjà été gommé par l'Assemblée nationale dans le projet de loi sur le séparatisme, semblait condamner le projet. Il repartira alors devant la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale en fin de semaine, avant d'être à nouveau examiné par les députés et les sénateurs. L'association Alliance citoyenne avec sa campagne «Les Hijabeuses», qui milite pour la fin de l'interdiction aux femmes voilées de pratiquer le football en compétition en France, avait lancé une pétition et une campagne sur les réseaux sociaux pour lutter contre l'amendement du Sénat, récoltant près de 44 000 signatures.