Fort de son rôle de mobilisateur de l'épargne, le marché des capitaux au Maroc a érigé en priorité, au cours de l'année 2021, le financement de la relance économique et l'accompagnement de l'ensemble des opérateurs en quête de croissance et de rentabilité. En parallèle avec les forts signaux de reprise affichés par l'économie nationale en 2021, l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), en tant que régulateur du secteur, s'est penchée sur le renforcement de l'attractivité du marché des capitaux, d'une manière à favoriser le financement des entreprises à travers le marché. Force est de constater que la crise sanitaire induite par le Covid-19, a imposé un changement de cap à travers l'intégration de nouveaux paramètres au niveau du marché des capitaux à même de garantir la protection des épargnants et préserver la stabilité du marché. Ainsi, l'AMMC a défini 5 domaines d'actions prioritaires au titre de cette année qui tire à sa fin, avec en tête la promotion du recours aux différents instruments de financement du marché. Il s'agit de favoriser des instruments financiers innovants tels que la titrisation, en accompagnant l'Association des Gestionnaires de Fonds de Titrisation (AGFT) dans l'élaboration d'un guide à l'attention des initiateurs potentiels et la mise en place d'une procédure accélérée de délivrance des agréments par l'AMMC. L'AMMC a prévu, également, d'accompagner les Organismes de Placement Collectif en Capital (OPCC), en fluidifiant le circuit d'approbation des demandes d'agrément ainsi que l'activité nouvelle de gestion des Organismes de Placement Collectif Immobilier (OPCI), via l'encadrement nécessaire à un développement sécurisé. Aussi, l'Autorité s'est engagée à contribuer au développement du marché de la dette privée, à travers une meilleure protection des investisseurs, l'allégement du processus d'émission et de placement et l'amélioration de l'efficience du marché. → Lire aussi : AMMC: Focus sur le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme En outre, le régulateur du marché a accordé un intérêt particulier à l'opérationnalisation du dispositif encadrant les Conseillers en Investissement Financier et la poursuite du renforcement de la supervision des acteurs du marché. AMMC: Un plan stratégique axé sur la relance Après l'achèvement en 2020 de son premier plan stratégique, l'AMMC a dévoilé un nouveau plan triennal au titre de la période 2021-2023. Ce nouveau plan stratégique de l'Autorité repose sur 4 grands piliers déclinés en 10 leviers d'actions prioritaires, portés par une vision unique: Un marché des capitaux au service du financement de la relance économique. A ce titre, l'AMMC adoptera une approche de régulation adaptée aux besoins des entreprises et des épargnants et œuvrera pour la mise en place d'un cadre réglementaire plus souple et propice à l'innovation. Le premier pilier de ce plan porte sur la facilitation du recours au financement par le marché des capitaux, à travers une approche plus adaptée aux besoins des entreprises et des porteurs de projets, un développement réglementaire en phase avec les évolutions et les besoins du marché et un engagement continu en faveur de l'éducation financière. L'AMMC entend, également, promouvoir une régulation adaptée à l'innovation via un encouragement continu du développement des produits innovants et durables, un accompagnement soutenu de l'opérationnalisation des nouveaux produits et marchés et une veille active des évolutions à l'international. Le renforcement de la protection de l'épargne en consolidant la nouvelle approche de supervision, constitue le troisième pilier du nouveau plan stratégique qui prévoit un renforcement de l'intégrité et de la transparence du marché ainsi que des contrôles renforcés et une efficience améliorée. En quatrième lieu, le plan stratégique prévoit d'accélérer la modernisation de l'AMMC et l'inscrire dans un processus de transformation digitale. Marché des capitaux: La Bourse à la conquête des PME Pâtissant de difficultés d'accès aux sources classiques de financement, les petites et moyennes entreprises (PME) se voient offrir de nouvelles perspectives, suite au lancement d'une offre intégrée dite « Offre PME » permettant de faciliter l'accès au financement par le marché des capitaux à cette catégorie d'entreprises. Fruit d'un protocole d'accord entre l'AMMC, la Bourse de Casablanca, Maroclear et l'Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB), cette offre est destinée aux PME souhaitant s'introduire en bourse sur le nouveau Marché Alternatif de la Bourse de Casablanca. Cette offre repose sur l'instauration d'une tarification plus avantageuse grâce à une réduction de 50% des commissions d'introduction au Marché Alternatif de la Bourse de Casablanca, appliquées par chacune des parties et l'optimisation des procédures d'accès au marché. Il est question, par ailleurs, de la mise en place d'un dispositif de formation et d'accompagnement au profit des PME envisageant de lever des financements sur le marché. L'intérêt particulier accordé par les entreprises marocaines à la Bourse en tant que réelle alternative de financement est manifesté par la création récente de l'Association Marocaine des Entreprises Faisant Appel Public à l'Epargne (APE). Cette nouvelle instance se veut une force de proposition sur les évolutions législatives et réglementaires, afin de faciliter le recours au marché des capitaux au service de la relance et du développement de l'économie nationale. Pour sa part, le nouveau modèle de développement (NMD) a accordé une place de choix au marché des capitaux en tant que catalyseur de croissance et levier important en matière de financement et d'accompagnement de la relance économique. La Commission spéciale du modèle de développement (CSMD) a fixé un certain nombre d'objectifs stratégiques à atteindre à horizon 2035, dont l'augmentation du nombre de sociétés cotées à 300 et de de la capitalisation boursière totale de 54% du produit intérieur brut (PIB) en 2019 à 70% du PIB.