«Le deuxième plan stratégique de l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux arrive dans un contexte particulier, marqué par la pandémie du Coronavirus dont les conséquences sanitaires, sociales et économiques sont inédites dans notre histoire moderne », explique la présidente de l'AMMC, Nezha Hayat avant d'ajouter qu'« à l'instar d'autres économies, l'économie marocaine nécessite aujourd'hui des mesures d'accompagnement fortes, à même d'engager une dynamique de relance ». Les PME au centre de la stratégie « Le plan stratégique triennal 2021-2023 de l'AMMC prend en compte les enseignements et les défis de la crise et a pour ambition de contribuer à l'édification d'une économie attractive et plus compétitive », souligne Nezha Hayat. Dans le détail, la stratégie repose sur 4 grands piliers déclinés en 10 leviers d'actions. Il s'agit d'abord de faciliter le recours au financement par le marché des capitaux, notamment pour les PME qui feront l'objet d'une attention particulière et de mesures spécifiques de la part du régulateur qui adoptera aussi une approche plus adaptée aux besoins des entreprises et des porteurs de projets. « Outre la mise en place récente d'un marché alternatif dédié aux PME et assorti de règles allégées, ainsi que de compartiments réservés aux investisseurs qualifiés, l'AMMC prévoit le lancement d'une offre intégrée conçue spécifiquement pour les PME », annonce Nezha Hayat. Le marché de la dette privée sera appelé aussi à jouer un rôle important dans le financement des entreprises. Révision du cadre réglementaire Sur le volet réglementaire, l'AMMC affirme qu'elle va contribuer à la mise en place d'un cadre législatif et réglementaire moderne, flexible et évolutif, à même de soutenir et de dynamiser le marché et les acteurs qui y opèrent. L'autre pilier phare du nouveau plan de développement concerne la promotion d'une régulation adaptée à l'innovation. « Il s'agit de mettre en place un cadre sécurisé, une régulation adaptée et une veille rapprochée des risques potentiels pour les investisseurs. Cela suppose également d'appréhender les évolutions à venir et les perspectives offertes par les dernières technologies qui parfois, bouleversent les modèles classiques de financement et de régulation », détaille Nezha Hayat. Une feuille de route dédiée aux Fintech est donc prévue. . Elle aura pour but d'évaluer les opportunités et de déceler les nouvelles formes de risques inhérents à ces innovations. L'AMMC entend aussi poursuivre ses efforts de soutien à la finance durable à travers notamment l'encouragement de l'investissement socialement responsable ou encore la contribution à l'élaboration d'une taxonomie des activités durables. La finance participative fera l'objet d'une attention particulière visant à élargir la palette des instruments Shariaa Compliant aux différents segments de marché. Il en sera de même pour le financement collaboratif, connu sous le nom de Crowdfunding. Sur le troisième pilier qui porte sur le renforcement de la protection de l'épargne, la présidente de l'AMMC, explique que le régulateur va mettre en place un dispositif de surveillance et de contrôle performant et évolutif qui permettra une détection plus efficace des abus de marchés. De nouveaux outils d'évaluation de la qualité des reportings ESG seront également développés avec un partenaire international de référence dans l'objectif d'en améliorer la pertinence et l'utilité pour les utilisateurs. L'autre pilier sur lequel reposera le plan triennal sera l'accélération de la modernisation de l'AMMC et sa transformation digitale.