C'est une nouvelle très attendue, mais qui ne fait pas nécessairement plaisir à tout le monde, en particulier à ceux qui tentent de s'approprier le caftan de façon illégale. En effet, le Maroc a officiellement déposé le dossier d'inscription relatif à l'art, la tradition et le savoir-faire du caftan marocain auprès de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). L'objectif étant d'inscrire, dès 2025, cet habit traditionnel sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Le dossier sera, ainsi, examiné dans le cadre de la 20ème session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'organisation onusienne, en décembre 2025. En engageant la procédure en vigueur, le Maroc aura franchi une étape majeure dans la protection d'un élément important de son patrimoine immatériel, tel qu'il a été fait pour le Malhoun en 2023. Cette mesure permettra d'épargner aux Marocains le besoin de fournir systématiquement des preuves de la marocanité du caftan à chaque tentative d'appropriation. Le dernier incident du genre remonte à décembre 2024, lorsque l'Algérie a tenté d'inclure une image du caftan marocain traditionnel dans un dossier présentant un vêtement algérien. Cette tentative a conduit l'Ambassadeur du Maroc auprès de l'UNESCO, Samir Addahr, à déposer une protestation officielle, qui a été acceptée, entraînant le retrait de l'image du caftan marocain du dossier algérien. D'ailleurs, le Royaume a dû attendre, deux années supplémentaires, avant de pouvoir soumettre une nouvelle candidature, celle du caftan, en raison des conditions imposées par le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui limite à un seul élément par pays chaque cycle de deux ans. Même s'il a fallu attendre deux ans pour franchir cette étape, le dossier marocain consacré au caftan ne laisse place à aucune mauvaise interprétation. Le pays y met en lumière la place essentielle de ce costume dans la vie des Marocains, qu'ils soient arabes, amazighs ou juifs, ainsi que le savoir-faire ancestral de l'artisanat textile qui l'a façonné au fil de l'Histoire. Soulignant l'importance des éléments communs aux différents caftans, le Maroc s'est félicité de l'existence de spécificités créatives anciennes ayant donné naissance à des traditions locales, telles que le caftan « TarzNtaâ » de Fès, que l'Algérie revendique à tort comme étant algérien. Le dossier souligne également l'importance des artisans créateurs, des marchands d'accessoires, ainsi que des créateurs de haute couture qui modernisent cette pièce emblématique et lui permettent de traverser les générations. Grâce à ces artisans, le caftan est devenu un symbole d'élégance, alliant l'héritage du passé à la créativité de ceux qui continuent de le façonner.