Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Avant sa participation au Gitex 2025, Kaspersky dévoile les chiffres de la cybersécurité en Afrique : 66 millions de clics sur des liens frauduleux entre 2023 et 2024
Le spécialiste russe de la cybersécurité Kaspersky a tiré la sonnette d'alarme sur la recrudescence des menaces numériques en Afrique, à la veille du salon GITEX Africa 2025 qui se tiendra à Marrakech du 14 au 16 avril. L'entreprise a révélé une progression marquée des attaques par hameçonnage, des logiciels espions et des infections locales sur support physique, compromettant tant les sphères professionnelles qu'individuelles. Entre 2023 et 2024, les utilisateurs africains ont été exposés à plus de 66 millions de tentatives d'hameçonnage (phishing), dont 14,8 millions ont ciblé directement les réseaux informatiques d'entreprises. Parallèlement, quelque 131 millions d'attaques web ont été détectées, un volume particulièrement élevé dans des pays comme le Maroc, le Kenya, et l'Afrique du Sud. Outre les intrusions en ligne, les infections locales — engendrées notamment par l'introduction de périphériques amovibles tels que les clés USB ou les CD-ROM — ont enregistré une hausse de 4 % sur l'ensemble du continent. Le Nigeria affiche la progression la plus spectaculaire, avec une explosion de 169 % des menaces de ce type. Le Maroc, l'Ethiopie, le Sénégal et l'Afrique du Sud figurent également parmi les pays ayant connu une recrudescence notable de ces formes d'attaques. Le vol de données confidentielles représente désormais une préoccupation centrale pour les entreprises africaines. Kaspersky a recensé une augmentation de 14 % des offensives liées aux logiciels espions (spyware), capables de collecter subrepticement des informations sensibles à l'insu des utilisateurs. Les attaques par "voleurs de mots de passe" (password stealers), visant à dérober identifiants et données privées, ont quant à elles bondi de 26 % en un an. Ces assauts répétés trouvent leur origine dans une combinaison de facteurs structurels. Dans le secteur professionnel (B2B), la transition rapide vers des modèles hybrides de travail et une numérisation parfois précipitée ont fragilisé les défenses numériques. Côté grand public (B2C), la généralisation des services financiers en ligne, conjuguée à des niveaux hétérogènes de culture numérique, offre un terrain fertile aux cybercriminels. Face à cette montée des périls informatiques, Kaspersky recommande de s'abstenir de télécharger des applications en dehors des canaux officiels, de ne jamais cliquer sur des liens suspects et de systématiser l'usage de l'authentification à deux facteurs. L'emploi de mots de passe robustes, idéalement gérés par des logiciels dédiés, ainsi que la mise à jour régulière des systèmes, sont également préconisés. Pour les entreprises, le groupe conseille de proscrire l'exposition des services de bureau à distance aux réseaux publics, de maintenir à jour l'ensemble des logiciels et d'effectuer des sauvegardes régulières, idéalement isolées du reste du système. Kaspersky a insisté sur la nécessité de promouvoir une véritable pédagogie du numérique. Selon lui, les menaces en expansion sont le fruit de dynamiques complexes, qui appellent à une coopération renforcée entre Etats, entreprises et société civile. Il a salué les efforts transcontinentaux tels que l'opération "African Cyber Surge", susceptible de jeter les bases d'un écosystème numérique résilient. La firme présentera ses dernières solutions de protection informatique lors du GITEX Africa 2025. Elle y prononcera notamment une allocution consacrée au rôle décisif du facteur humain dans la sécurité numérique, prévue le 15 avril sur la scène Dark Stage.