Un avion de type Hawker XP800, opéré par la compagnie privée Air Océan, a été victime d'un grave incident vendredi soir lors de sa phase d'atterrissage à l'aéroport international Fès-Saïss. L'appareil, en provenance de Marrakech, a dévié de l'axe de piste avant d'entrer en collision avec la clôture périmétrique de l'aéroport. Le choc a causé d'importants dégâts matériels et fait trois blessés parmi les membres d'équipage. À travers un communiqué officiel, le ministère du Transport et de la Logistique a confirmé l'ouverture d'une enquête technique confiée au Bureau d'enquêtes et d'analyses des accidents d'aviation civile (BEA-AC). Une équipe d'enquêteurs s'est immédiatement rendue sur les lieux pour déterminer les causes et circonstances de cet incident. « Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour assurer la transparence de l'enquête et garantir la sécurité de la navigation aérienne », a assuré le département de tutelle, promettant une communication progressive au fur et à mesure de l'évolution des investigations. Contactées par Hespress, des sources professionnelles au sein du secteur de l'aviation civile ont tenu à souligner que l'aéroport Fès-Saïss dispose d'une certification internationale en matière de sûreté et de conformité aux standards de l'Association internationale du transport aérien (IATA). L'infrastructure est également conforme au Processus de certification des aérodromes en vigueur au Maroc, un référentiel garantissant la conformité des installations aéroportuaires aux exigences de sécurité. Pour Aziz Berhami, expert en transport et logistique et enseignant-chercheur à l'Université Ibn Tofail, cet incident soulève des interrogations légitimes sur le respect des protocoles de sécurité par l'équipage, même dans le cas d'un vol opéré par une compagnie privée. « L'analyse des données permettra de vérifier si l'atterrissage a été réalisé en conformité avec les procédures standardisées établies par l'IATA », précise-t-il. L'expert rappelle également que la Direction générale de l'aviation civile, ainsi que la Direction de la navigation aérienne, sont investies d'une mission de régulation, de contrôle et de coordination du secteur aérien. Elles sont responsables de la mise en œuvre des lois et normes encadrant l'aviation civile au Maroc, ainsi que de la supervision des installations et des infrastructures critiques. Bien que considéré comme isolé, cet événement remet au goût du jour la question cruciale de la gestion des risques en aviation. « De tels accidents sont souvent dus à des erreurs humaines, notamment de pilotage ou de jugement. Ils constituent néanmoins des opportunités pour réévaluer les dispositifs en place, actualiser les protocoles et renforcer la prévention », estime Berhami. Le spécialiste salue, par ailleurs, la réactivité du ministère et la transparence de la communication officielle : « C'est un signal fort qui montre que les autorités marocaines prennent au sérieux la question de la sécurité aérienne et s'inscrivent dans une dynamique de respect des standards internationaux". Les conclusions de l'enquête permettront de déterminer si les défaillances identifiées relèvent d'un manquement ponctuel ou si elles exigent une révision plus structurelle des procédures en vigueur. « L'analyse approfondie des faits établira si les risques identifiés étaient anticipés ou s'ils nécessitent une mise à jour du plan de gestion des risques aéronautiques », conclut l'expert.