Marrakech accueillera la XIXe édition du Congrès mondial de l'eau, du 1er au 5 décembre 2025. C'est le ministère de l'Equipement et de l'Eau qui a convenu, avec l'Association internationale des ressources en eau (IWRA), l'organisation de ce rendez-vous au Maroc. L'enveloppe financière prévue pour l'ensemble des prestations ayant trait à cette rencontre est estimée à 22,16 MDH. Au cours des 43 dernières années, le Maroc a connu sept cycles de sécheresse à l'intensité variable. C'est la raison pour laquelle il a eu recours -parallèlement à une politique volontariste de développement des barrages – au dessalement de l'eau de mer. L'objectif est de porter la capacité de production de l'eau dessalée du pays à 1,7 MMm3/an à l'horizon 2030. Le Royaume est ainsi considéré comme un des pays de la région MENA ayant le mieux réagi à la crise hydrique. Les acquis obtenus lui ont permis de prétendre à l'accueil de l'organisation de la XIXe édition du Congrès mondial de l'Eau (CME), prévue à Marrakech, du 1er au 5 décembre 2025. C'est le ministère de l'Equipement et de l'Eau qui a convenu avec l'Association internationale des ressources en eau (IWRA) l'organisation de ce rendez-vous au Maroc. À noter que l'IWRA est une association internationale non gouvernementale à but non lucratif, créée en 1971. Elle organise, tous les deux ou trois ans, ce congrès mondial de l'eau. L'enveloppe financière prévue pour l'ensemble des prestations ayant trait à cette rencontre est estimée à 22,16 MDH. Les travaux porteront, notamment, sur l'aménagement de l'espace du congrès et d'exposition, l'animation et la communication, l'assistance et la sécurité en plus du transport, de l'hébergement et de la restauration. Le Maroc a déjà accueilli le congrès en 1991 Depuis cinq décennies, le CME est devenu l'un des événements les plus connus et attendus visant à identifier les principaux sujets à l'ordre du jour de la thématique de l'eau. Il rassemble périodiquement 1.000 à 3.000 participants qui œuvrent à l'élaboration et la mise en œuvre de recommandations vitales ayant trait au secteur hydrique. L'objectif est de partager les expériences et de présenter les nouveautés en la matière, résultant des travaux de recherche scientifique et développement en politiques et pratiques de l'eau, à l'échelle mondiale. Pour rappel, le premier CME s'est tenu en 1973 sur le thème «Importance et problèmes de l'eau dans l'environnement humain, à l'époque moderne». Il s'inscrivait dans le cadre des premières tentatives sérieuses de la communauté internationale pour résoudre les problèmes mondiaux de l'eau. Depuis, le CME s'est tenu dans divers pays, dont le Maroc, à Rabat en 1991, attirant à chaque fois une attention internationale de premier plan et rassemblant les principaux acteurs concernés. La tenue à Marrakech de la XIXe édition de ce congrès s'inscrit dans le cadre de cette dynamique et vise à renforcer la visibilité du Royaume au niveau régional, continental et international. À noter que 12 nouveaux grands barrages sont en cours de construction dans le Royaume, afin d'accroître la capacité de stockage en eau du pays. En parallèle, une convention portant sur la construction de 129 petits barrages a été conclue, en plus des projets d'interconnexion entre les bassins du Sebou et du Bouregreg, entre le barrage de garde du Sebou et le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah avec un débit de 15 m3/s. Ces travaux permettront de renforcer la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable pour la zone côtière Rabat-Casablanca. Dans le domaine du dessalement de l'eau de mer, les réalisations effectuées ont permis d'atteindre une capacité actuelle de 192 millions de m3 par an. En parallèle, six projets de dessalement sont en cours de réalisation, visant à porter la capacité totale à 438 Mm3/an. En outre, le programme de réutilisation des eaux usées épurées a atteint un volume de 35 millions de m3 par an. Quatre décennies de faible pluviométrie Par ailleurs, selon une étude réalisée par l'économiste Fatima Ezzahra Mengoub, ce qui caractérise la sécheresse au Maroc est sa durée exceptionnelle (six années consécutives), marquant ainsi la période la plus longue de l'histoire du pays. En effet, sur cette période, le cumul annuel moyen des précipitations s'est établi à 127 mm, contre 183 mm durant les quatre dernières décennies, soit une baisse significative de 30%. Cette situation critique se reflète également dans le niveau de remplissage des barrages, qui est actuellement à peine de 38%, malgré les dernières précipitations. De plus, depuis 1981, seulement 18 des 43 dernières années ont enregistré un niveau de pluviométrie supérieur à la moyenne. En d'autres termes, plus de la moitié des quatre décennies a été caractérisée par des années sèches. «Cette tendance souligne l'ampleur du défi que représente la gestion de l'eau au Maroc et met en évidence la nécessité de stratégies efficaces pour faire face aux répercussions de la sécheresse sur l'agriculture, l'économie et la sécurité alimentaire du pays», souligne l'économiste. Yassine Saber / Les Inspirations ECO