Après une courte accalmie, la crise diplomatique entre la France et l'Algérie atteind un nouveau précédent. L'Algérie a décidé d'expulser 12 employés de l'ambassade française à Alger, suite à l'arrestation par la France d'un employé du consulat algérien, suspecté d'être impliqué dans l'enlèvement d'un opposant algérien. En réponse, le président français Emmanuel Macron a annoncé aujourd'hui des mesures réciproques, incluant l'expulsion de «12 employés du réseau consulaire et diplomatique algérien en France» et le rappel de l'ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, pour consultations. Dans un communiqué de l'Elysée, la France a imputé à l'Algérie la responsabilité de la détérioration des relations bilatérales, exprimant sa «consternation» face à cette escalade. Cela survient malgré un récent appel téléphonique entre Macron et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui devait amorcer une amélioration des relations après plusieurs mois de tensions. Le communiqué dénonce la décision algérienne d'expulser le personnel français comme un «mépris des règles fondamentales de nos procédures judiciaires», qualifiant cette mesure d'«injustifiée et incompréhensible». De son côté, l'Algérie a pointé du doigt le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, comme étant responsable de cette nouvelle crise. Cependant, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que Retailleau «n'a rien à voir avec cette affaire judiciaire», soulignant que «la justice est indépendante et qu'il s'agit d'une procédure judiciaire initiée il y a plusieurs mois, sans lien avec le dialogue repris en mars avec les autorités algériennes». Dans un message publié sur la plateforme «X», Barrot, qui s'est rendu à Alger début avril, a affirmé que «les autorités algériennes ont choisi l'escalade» et que «nous réagissons comme annoncé précédemment», tout en soulignant l'importance d'un «dialogue, toujours, mais pas à sens unique». Les autorités algériennes ont choisi l'escalade : nous répliquons comme annoncé. En réponse à leur décision injustifiée et incompréhensible, nous expulsons 12 agents algériens et rappelons pour consultations notre ambassadeur. Le dialogue, toujours, mais pas à sens unique. — Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) April 15, 2025 Il convient de rappeler que le Parquet national antiterroriste français a récemment inculpé trois hommes à Paris, dont un employé d'un consulat algérien de Créteil, pour arrestation, enlèvement et détention arbitraire dans le cadre d'un complot terroriste. La justice est indépendante. Si l'Algérie persiste à vouloir expulser douze fonctionnaires français du fait d'une procédure judiciaire indépendante, nous devrons prendre des mesures similaires. pic.twitter.com/mPrq8d6wF1 — Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) April 15, 2025 L'affaire remonte à la fin avril 2024, lorsque le dissident et influenceur algérien Amir Boukhris a été enlevé en France. L'Algérie avait à plusieurs reprises demandé son extradition pour le juger. Les trois accusés ont été inculpés pour formation d'une «bande criminelle terroriste» et placés en détention provisoire.