À quelques jours du briefing de Staffan de Mistura devant le Conseil de Sécurité, tous les signaux convergent vers un basculement historique du dossier. En effet, alors que l'Envoyé spécial du Secrétaire Général de l'ONU effectuait une tournée dans la région pour rencontrer les parties prenantes du conflit, il a été convoqué illico presto à Washington pour se voir réaffirmer la position américaine : toute solution à ce conflit artificiel ne saurait se faire qu'à l'intérieur du cadre de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Ainsi, le diplomate italo-suédois de 78 ans, qui envisageait encore il y a quelques mois une absurde solution de partition du Sahara entre le Royaume et les milices séparatistes, se voit aujourd'hui tancé par le "penholder" des Résolutions onusiennes sur ce conflit. Depuis sa nomination fin 2021, Staffan de Mistura a échoué non seulement à relancer les négociations, mais surtout à saisir que, tout autour de lui, le monde changeait à grande vitesse et que les grandes puissances s'alignaient progressivement sur la position marocaine. Aujourd'hui, ayant perdu la confiance de Rabat et de Washington, qui a restreint sa mission à un bac à sable dont il ne pourra plus sortir, sa fonction onusienne est devenue superflue. Plus globalement, c'est l'ensemble de la mission onusienne au Sahara qui apparaît aujourd'hui comme superflue, coûteuse et dépassée au regard des réalités diplomatiques et géographiques. Comme toute mission onusienne de maintien de la paix dans le monde, plus elle s'éternise, plus elle tend à s'enkyster. La MINURSO a été créée en 1991 pour organiser un référendum au Sahara, une option que le Conseil de Sécurité a abandonnée depuis déjà une décennie. Elle était également censée maintenir la paix dans ce territoire, mais depuis l'intervention de Guerguerat et la rupture unilatérale du cessez-le-feu par le Polisario, ce sont nos FAR qui assurent, seules, la dissuasion et la sécurisation face aux agissements hostiles des milices séparatistes. Aujourd'hui, alors que Washington, Paris, Madrid ou Berlin se rangent derrière Rabat, et que Londres est en train de réexaminer sa position, se dessine une occasion historique de tourner la page : se débarrasser une bonne fois pour toutes de la MINURSO et engager des négociations directes, non pas avec le Polisario qui n'est maître ni de son agenda ni de ses décisions, mais avec son parrain algérien, l'unique autre partie prenante à ce con it qui s'éternise.