Les 15 membres du Conseil de sécurité sont attendus pour consulter et adopter le 30 octobre une résolution sur le Sahara. Les Etats-Unis, porte-plume de la résolution, ont souligné la nécessité de poursuivre les efforts en vue d'une reprise des discussions dans le cadre exclusif des tables rondes alors que l'Algérie refuse toujours de reconnaitre son rôle et sa responsabilité. Washington a présenté la mouture de la résolution qui sera soumise aux 15 membres du Conseil de sécurité au sujet du Sahara. Le texte devra être voté à la fin du mois en vue d'une adoption générale, sauf abstention de certains membres. En ce sens, l'Algérie a usé de son siège non permanent autour de la table des quinze pour tenter de retourner l'équilibre à son avantage après que toutes les dernières résolutions aient renforcé la prééminence de la proposition marocaine d'autonomie soumise en 2007. La mouture de la résolution de cette année recommande la prolongation d'un an du mandat de la mission onusienne d'observation du cessez-le-feu (MINURSO) et invite fortement l'Algérie à reprendre le chemin des discussions dans le cadre du format des tables rondes, qui réunit les quatre acteurs de ce dossier régional. Ce format initié par l'ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler, a déjà réuni le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et la milice séparatiste du polisario au Château Le Rosey à Bursins près de Genève pour des rounds de négociations afin de s'accorder sur une issue à cette question. Toutefois, ces dernières années, l'Algérie a annoncé son refus d'y reprendre part, appelant à des négociations directes, impliquant uniquement la milice du polisario et le Maroc, alors que le Royaume estime pour sa part, que l'acteur principal de ce conflit régional est l'Algérie qui utilise le polisario comme proxy. Le document onusien cite l'Algérie presque autant de fois que le Maroc, elle y est citée 4 fois contre 5 pour le Royaume, et 4 pour la Mauritanie. Il salue « l'élan créé par la première table ronde, les 5 et 6 décembre 2018, et la deuxième, les 21 et 22 mars 2019, ainsi que l'engagement du Maroc, du front polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie dans le processus politique des Nations unies sur le Sahara occidental de manière sérieuse et respectueuse afin d'identifier les éléments de convergence ». Le même document insiste sur le soutien des quinze membres du tour de table de l'organe exécutif de l'ONU aux efforts de l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura «pour faire avancer le processus politique, en s'appuyant sur les progrès réalisés par l'ancien envoyé personnel». Il encourage « la poursuite des consultations entre l'Envoyé personnel et le Maroc, le front polisario, l'Algérie et la Mauritanie », et donc souligne la nécessite de l'implication de l'Algérie dans ce processus. Les Quinze devraient adopter ce texte qui « réitère son appel au Maroc, au front polisario à l'Algérie et à la Mauritanie pour qu'ils coopèrent davantage entre eux, notamment en renforçant la confiance, et avec les Nations Unies, ainsi qu'à renforcer leur implication dans le processus politique et à progresser vers une solution politique ». Il s'agit là d'un appel clair visant l'Algérie pour s'engager avec bonne foi dans ce processus afin de mettre fin à ce conflit. Le dernier Briefing de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, avait reconnu qu'il était temps pour lui ainsi que le Secrétaire général, Antonio Guterres, les Quinze, les parties concernées, ainsi que la communauté internationale plus largement, de se pencher sérieusement vers la proposition d'autonomie de 2007 soumise par le Maroc et offrant une large autonomie au Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cette option qui a déjà eu les encouragements du Conseil de sécurité, crée aujourd'hui un consensus international. Seule l'Algérie et le polisario continuent de plaider pour l'option référendaire obsolète, complètement enterrée aussi bien par le Conseil de sécurité qui ne la cite plus que par les émissaires onusiens. Le texte invite le tour de table «à prendre note de la proposition marocaine présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général et à saluer les efforts sérieux et crédibles déployés par le Maroc pour faire avancer le processus vers une solution». La résolution met l'accent sur la «solution politique à ce différend de longue date», une solution pronée par la communauté internationale et qui fait l'unanimité, contrairement à l'option du référendum qui n'est pas applicable dans ce contexte. Le texte souligne par ailleurs la nécessite de « renforcer la coopération entre les États membres de l'Union du Maghreb Arabe » estimant que cela « contribuera à la stabilité et à la sécurité pour tous les peuples de la région du Sahel ».