Les autorités marocaines ont officiellement entériné, par arrêté interministériel publié dans le Bulletin officiel n°5866, la déclaration d'utilité publique du projet de station de dessalement d'eau de mer à Tarfaya, assortie de la procédure d'expropriation de plusieurs emprises foncières. Ce projet structurant, porté par le ministère de l'équipement et de l'eau, avec l'appui de la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), œuvre à répondre à la raréfaction des ressources hydriques dans le Sud atlantique et de sécuriser durablement l'approvisionnement des zones côtières. Capacités nominales et technologie membranaire La future station, d'une capacité de traitement de 22 500 mètres cubes par jour, utilisera la technologie d'osmose inverse à haute pression, combinée à des unités de prétraitement par filtration multi-étagée. La production attendue devrait couvrir les besoins de plus de 110 000 habitants, incluant les localités de Tarfaya, Akhfenir et les postes avancés le long de l'axe côtier. Le dimensionnement a été conçu pour anticiper l'essor démographique et industriel de la région à l'horizon 2040. Superficie expropriée et affectation domaniale Le projet nécessite l'acquisition de 73 hectares de terrains, dont 49 hectares de domaine privé et 24 hectares de domaine maritime relevant de l'Etat. Une partie de ces parcelles fera l'objet d'un déclassement administratif, validé par la Direction du cadastre et de la conservation foncière. Le coût global de l'expropriation est estimé à 32,6 millions de dirhams, dont 4,1 millions affectés aux indemnisations liées aux droits coutumiers de pâturage reconnus aux communautés locales. Approvisionnement énergétique et soutenabilité Le volet énergétique du projet repose sur la construction d'un parc photovoltaïque de 17 hectares, d'une puissance de crête de 15 mégawatts, destiné à couvrir 60 % de la consommation électrique de la station. Le reste sera assuré par un raccordement au réseau national à travers le poste haute tension de Laâyoune. Ce choix technologique, dicté par des impératifs de soutenabilité environnementale, permettra d'éviter l'émission annuelle de 18 900 tonnes équivalent CO2, selon les projections de la Direction des énergies renouvelables (DER). Calendrier des travaux et opérateurs mandatés Le marché de conception-réalisation a été confié au groupement composé de la Société marocaine de dessalement et d'ingénierie hydraulique (SMDIH) et du bureau d'études international Suez Environnement, sélectionné après appel d'offres restreint. Les travaux de terrassement débuteront en août 2025, pour une mise en eau expérimentale en janvier 2027. La station sera placée sous la supervision technique de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE).