A quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara, l'assassinat de deux jeunes Sahraouis des camps de Tindouf en Algérie par l'armée algérienne, fait ressortir un état de colère inédit chez les populations Sahraouies séquestrées. Le vent de colère pourrait conduire à une scission au sein des camps, mettant à mal la direction du polisario qui ne jouit plus de la confiance. Les événements en rapport avec le dossier du Sahara s'enchainent ces dernières semaines et mettent l'Algérie au plus mal devant ses pratiques touchant aux droits de l'Homme. L'assassinat de deux civils Sahraouis par l'armée algérienne a été passé sous silence dans les médias algériens et dans les voix du polisario. La milice qui encadre les populations séquestrées en Algérie montre de nouveau son absence de réelle implication en faveur des droits des Sahraouis, dont la vie ne semble pas la préoccuper. Une vague de colère s'est propagée parmi des habitants des camps à l'Est de Tindouf, et cette fois-ci, elle dépasse le cadre des habituelles montées au créneau. Les habitants appellent désormais à la révolte contre le système répressif instauré par le chef du groupe séparatiste, Brahim Ghali, dans les camps, indiquent des sources proches à Hespress. Des notables de la tribu des Oulad Dlim, à laquelle appartenait l'une des victimes abattues, ont élevé le ton de manière inédite contre la direction du polisario et ont annoncé leur rupture avec la direction du front séparatiste, qu'ils accusent d'intimidation et de marginalisation, appelant les membres de leur tribu vivant dans les camps à se soulever contre la « bande à Ghali » et à quitter immédiatement les camps pour d'autres régions. La même source a confirmé au journal que « les revendications et les appels provoqués par l'assassinat de deux jeunes issus des camps traduisent un changement profond dans l'état d'esprit d'une composante tribale importante de la société sahraouie. Cela remet sérieusement en question la capacité de Brahim Ghali à continuer de diriger le front, et hypothèque l'avenir même du polisario, surtout à la lumière des scandales répétés, de la dépendance totale de la direction vis-à-vis du régime algérien et de son incapacité à protéger les Sahraouis. » L'incapacité du polisario à tenir tête à l'Algérie qui le finance et le dirige de facto, pose de sérieux problèmes pour les Sahraouis à présent, qui voient leurs intérêts sacrifiés pour garder la milice séparatiste vivante. La colère s'est d'autant plus exacerbée lorsque les membres de la tribu ont été empêchés de récupérer la dépouille de la victime et de l'inhumer. A cela, le polisario aurait répondu ne pas être directement responsable du meurtre, ce qui a provoqué la colère des tribus qui y ont vu un désengagement de la direction de la milice envers les Sahraouis. La même source a averti que « cette situation pourrait engendrer de fortes tensions et un conflit aux conséquences imprévisibles entre les différentes tribus composant la société sahraouie dans les camps, dans un contexte où certaines d'entre elles commencent à revoir leur positionnement et leur relation avec la direction. Et ce, alors qu'elles jouaient encore récemment un rôle crucial dans l'équilibre politique et tribal des camps ». Cette situation semble empirer et briser la confiance des populations Sahraouies envers le polisario, et montre les limites de cette organisation armée incapable de protéger les populations, en plus de leur imposer des conditions de vies inhumaines et dégradantes à cause de l'image que veut renvoyer l'Algérie. Aujourd'hui des appels se font entendre aux Nations Unies pour inclure le parti Mouvement Sahraoui pour la paix (MSP), dissident du polisario, et qui prône réellement une solution pour sortir de la crise, dans les discussions autour du règlement de la question du Sahara. Les dissidents du polisario et des organisations de défense des droits humains, ont dénoncé le meurtre des deux jeunes Sahraouis et ont appelé e Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR), à assumer leur responsabilité dans la protection des réfugiés sahraouis et à garantir leur sécurité sur un territoire où ils étaient censés bénéficier d'une protection conforme au droit humanitaire international. Ces événements compilés à l'appui de Washington dans sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, font agiter le spectre d'une probable inscription du polisario sur la liste des organisation terroristes étrangères aux Etats-Unis. A ce titre, le représentant républicain Joe Wilson qui a récemment rencontré, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita aux Etats-Unis, a annoncé formellement son intention de présenter un projet de loi désignant le polisario comme une organisation terroriste, accusant les dirigeants séparatistes de « jouer un rôle douteux en servant les intérêts des forces anti-américaines, notamment l'Iran et la Russie ».