La soif et le manque d'eau potable auxquels sont confrontés des séquestrés sahraouis dans les camps de Tindouf, sont des problèmes critiques et urgents. En effet ces communautés vulnérables, sont contraintes de vivre dans des conditions précaires avec de plus un accès limité à l'eau potable. Ils vivent là, un véritable calvaire en raison de cette crise d'eau potable qu'ils subissent en plein été. Force est de constater que face à cette situation, des signes de protestation des familles sahraouies ont fait leur apparition, çà et là dans les différents camps en raison du manque de réservoirs d'eau installés à cet effet. La rareté d'eau potable peut entraîner de nombreux problèmes de santé, notamment la déshydratation, la propagation de maladies d'origine hydrique, telles que le choléra et la typhoïde, ainsi que des problèmes d'hygiène et de salubrité. À cet égard, des "sources" locales ont indiqué que la tension sociale a atteint son apogée ces derniers jours en raison de la crise de l'eau et que d'importants mouvements de protestation sont actuellement en cours. Avec des températures excessivement élevées, la population sahraouie appelle à manifester à nouveau, comme lors des saisons estivales précédentes. Les camps de Tindouf n'ont pas d'eau potable en raison de l'absence de logements urbains aménagés et donc la population est approvisionnée en eau par des réservoirs mobiles fournis par le front séparatiste qui en fait une arme de chantage. Dans ce contexte, le Dr Hassan Balouan, expert en relations internationales, a indiqué à Hespress que «les camps de Tindouf vivent depuis des années avec l'impact des protestations tribales des jeunes, dont le cercle s'est élargi et s'élargit de plus de plus, au point d'en devenir inquiétant pour Ibrahim Ghali». « Les protestations se renouvellent périodiquement, et sont sur le point de devenir un soulèvement massif contre la direction séparatiste et son parrain, l'Algérie, malgré la répression brutale pratiquée par les milices armées et les forces algériennes de la gendarmerie contre les manifestants et leurs familles», souligne encore Balouan. L'expert en relation internationale expliquée à cet égard que «les causes de l'intensité croissante des protestations sont nombreuses dans les camps de Tindouf, et la corruption endémique au sein de la direction pro-algérienne reste la raison directe de la reprise des protestations, surtout après des rapports de l'ONU dénonçant le vol de biens humanitaires comme celle de l'aide alimentaire, qui se fait en complicité entre la direction du front terroriste et l'Algérie». «Cela s'ajoute à l'état d'échec, de confusion et d'aléatoire dans lequel le front séparatiste est entré en l'absence de tout horizon politique ou militaire pour ses dirigeants en échange des victoires successives remportées par le Maroc, ce qui explique l'état de misère dans lequel vivent les camps », soutient Dr Balouan, notant que ces conditions « encouragent les jeunes et les tribus à se soulever». Balouan étayera ses dires en affirmant que «ces mouvements de mécontentement et de protestation se sont propagées aux plus grandes tribus du désert ainsi qu'à la jeunesse sahraouie qui se rebellent face au soi-disant Ibrahim Ghali. Ce dernier ayant utilisé pour faire taire les voix des opposants, des gangs organisés qui ont commis des crimes atroces. La dernière conférence du front, qui a failli le faire imploser en est l'illustration manifeste ». De son côté, Abdelfattah El Fathi, directeur du Centre d'études stratégiques sur le Sahara et l'Afrique, a expliqué que «de nombreuses crises sociales et humanitaires se sont exacerbées depuis le début de cette décennie, alors que de violentes manifestations et protestations ont été organisées à Rabouni, et réprimées par les milices du polisario de mèche avec l'armée algérienne ». «Pour enrayer cette tension populaire et ces mouvements, le front a utilisé soit par le siège des camps, soit en coupant l'eau potable, soit carrément en accusant et arrêtant des séquestrés sahraouis pour contrebande ou trafic de stupéfiants», a ajouté El Fathi. Et de souligner en ce sens que « l'aide alimentaire a diminué en raison du trafic et du retrait des donateurs après la crise Covid-19′′, et du coup, le polisario a commencé à acheter des loyautés tribales, mais au grand dam de la milice « cela a eu pour effet d'exacerber la tension et les protestations contre l'utilisation par les séparatistes de l'eau potable, comme un moyen de faire chanter les opposants des camps». Pour l'expert, si « l'arme de la soif est utilisée pour des raisons de sécurité, elle révèle un échec dans la gestion par l'organisation séparatiste en aggravant les conditions de vie des séquestrés au lieu de leur garantir un accès à l'eau potable, un droit fondamental pour tous les humains. En ces temps de changements climatiques et d'années successives de sécheresse, cela place le front séparatiste et l'Algérie face à leur responsabilité humanitaire».