Alors que la situation interne dans les camps de Tindouf est sur le point d'exploser, avec la multiplication des manifestations dénonçant les violations gravissimes des droits de l'Homme et que le soutien du régime algérien au Polisario connait un flou sans précédent, le dirigeant du groupe séparatiste, Brahim Ghali, aurait appelé, samedi, dans un communiqué qui reste à authentifier, les milices polisariennes à un «redéploiement tactique, le temps de réorganiser leurs rangs et de laisser place aux négociations». Depuis l'opération propre et millimétrée, engagée par les Forces Armées Royales marocaines (FAR) pour le nettoyage du passage frontalier d'El Guerguerat le 13 novembre 2020, le Polisario n'a pas ménagé ses efforts pour faire croire à l'opinion publique internationale que le Sahara marocain est une «zone de guerre» et que ses milices infligent des pertes quotidiennes au forces armées royales. Toutefois, bien que les polisariens publient des bilans quotidiens de leurs attaques militaires virtuelles, aucune image ou vidéo probante n'a pour l'instant été diffusée pour corroborer ces affirmations. Bien au contraire, un document largement diffusé sur le web et présenté comme un communiqué de la présidence du front séparatiste, signé par Brahim Ghali, laisse entendre une lecture complètement différente de la situation. Ce dernier qui reste à authentifier pisqu'il n'a pas été relayé via le canal officiel de la propagande séparatiste, même s'il concorde avec la tonalité générale qui a régné lors des festivités du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD marquées par plusieurs appels au retour à la voie politique, fait état pour la première fois de la déploration de morts et de blessés dans les rangs des milices séparatistes.
L'autre singularité de ce communiqué qui rompt avec le style triomphaliste de ceux qui l'ont jusqu'ici précédés depuis le redéploiement de la souveraineté nationale sur le passage d'El Guergarate, est l'appel à un redéploiement tactique des milices séparatistes en vue de laisser une chance aux négociations politiques. Auquel cas et même si une telle éventualité semble des moins plausibles en raison des fortes pressions exercées par les généraux algériens qui sont les vrais décideurs sur leurs nervis du Polisario afin de prolonger leurs escarmouches qui servent de diversion en ces temps d'exacerbation du Hirak, une telle tournure ne pourrait être taxée que de défaite et de débandade maquillées en repli tactique.
En attendant d'en savoir plus sur ce mystérieux communiqué, le Polisario à court d'arguments, accuse désormais l'ONU ainsi que son secrétaire général, Antonio Guterres, d'être responsables du «blocage politique» au sujet du Sahara Marocain. «Le Maroc n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait sans le soutien de la communauté internationale, le soutien de l'ONU, du Conseil de sécurité ainsi que du secrétaire général de l'ONU», a déclaré Khatri Addouh, l'un des hauts responsables du Polisario. Or, aujourd'hui il est de notoriété publique que l'Algérie est le premier rempart qui se présente devant la résolution du conflit et non pas l'ONU comme le prétendent les responsables polisariens. C'est le voisin de l'Est qui s'oppose à l'enregistrement et au recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, ce qui, pour rappel, constitue une violation caractérisée du droit humanitaire international, sans oublier le détournement continu de l'aide humanitaire destinée aux populations des camps de Tindouf et la militarisation de ces derniers. D'ailleurs, la grogne de cette population commence à avoir beaucoup d'écho. Les manifestations pour dénoncer les violations gravissimes des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, se multiplient de plus en plus. Dans ce sens, Omar Hilale a énuméré, dans une lettre adressée au Secrétaire Général des Nations-Unies, Antonio Guterres, et aux membres du Conseil de Sécurité, «la multiplication des meetings oratoires incitant la population des camps à l'assassinat des opposants à la direction du "polisario" et des populations sahraouies unionistes dans les villes du Sud du Maroc, le renforcement de l'état de siège imposé par l'armée algérienne autour des camps de Tindouf et le déploiement d'éléments des services de sécurité algériens à l'intérieur de ces camps».
Un Maroc sage
Toutefois, là où l'Algérie et le polisario ont opté pour la tyrannie, le Royaume a toujours préconisé une approche pacifique. Depuis de nombreuses années, le Maroc s'est engagé dans une interaction constructive, volontaire et profonde avec le système des droits de l'Homme des Nations Unies, en particulier le bureau de la Haut-commissaire aux Droits de l'Homme (HCDH), pour la promotion et le respect des droits de l'Homme sur l'ensemble du territoire marocain. Par ailleurs, il est utile de rappeler que la Haut-commissaire aux Droits de l'Homme a mis en avant les résolutions du Conseil de Sécurité qui se félicitent du rôle joué par les Commissions nationales et régionales des droits de l'Homme à Dakhla et Laâyoune et de l'interaction entre le Maroc et les mécanismes relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme de l'Organisation des Nations Unies. Ces avancées diplomatiques confirment l'adhésion internationale d'Etats issus de divers continents à la cause nationale et montrent l'isolement grandissant de l'Algérie et son groupuscule au sein de la communauté internationale. Ainsi, il est clair comme l'eau de roche que les accusations prononcées aujourd'hui par les leaders du groupe séparatiste, émanent plus de la frustration qu'autre chose.