Serait-ce la médiatisation de la participation de l'armée algérienne en tant qu'observateur à l'African Lion 2025 aux côtés de l'armée israélienne et marocaine qui a provoqué une reculade en moins de 24 heures ? Alors que le Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (AFRICOM) avait annoncé le lancement officiel de l'exercice militaire African Lion 2025, prévu à partir du 14 avril en Tunisie, avec l'Algérie parmi les pays observateurs, une nouvelle version l'a tout simplement gommé de la liste. L'Algérie figurait parmi les observateurs aux côtés de la Belgique, de l'Inde, du Qatar, de la République démocratique du Congo, de la République du Congo et de la Guinée équatoriale. Or, comme mentionné par Yabiladi ce jeudi, l'édition 2025 de l'African Lion prévoit la participation de militaires israéliens au Maroc, dans le cadre d'exercices conjoints de grande envergure. Le retrait de l'Algérie intervient pourtant après plusieurs signaux d'ouverture. En janvier dernier, le général américain Michael Langley, chef du commandement AFRICOM, s'était rendu à Alger pour sa troisième visite officielle. À cette occasion, un protocole d'accord militaire avait été signé entre les deux pays, suscitant des spéculations sur un rapprochement stratégique. Par ailleurs, en février, le président Abdelmadjid Tebboune évoquait, lors d'une interview à un média français, une possible évolution de la position algérienne vis-à-vis d'Israël, sans aller jusqu'à évoquer une normalisation. La perspective d'une participation à African Lion pouvait alors apparaître comme une étape discrète vers une forme de détente dans les relations. Pour les Etats-Unis, African Lion reste un exercice d'interopérabilité militaire majeur sur le continent. Cette 20e édition, la plus vaste jamais organisée, mobilisera plus de 10 000 soldats issus de plus de 40 pays, dont sept membres de l'OTAN. Elle intègre des opérations terrestres, aériennes, maritimes, cyber et spatiales, ainsi que des volets humanitaires et médicaux. La présence conjointe de forces marocaines, américaines et israéliennes sur le même théâtre d'opérations souligne l'évolution des alliances régionales depuis les accords d'Abraham.