Des liens ont été établis entre le polisario et "Al Qaeda", écrit le célèbre journaliste d'investigation Richard Miniter, mardi sur les colonnes du "New York Post". "Des liens ont été établis entre quelque 56 officiels et des militaires du polisario avec le groupe terroriste (Al Qaeda)", souligne Miniter en visite dans les camps de Tindouf à l'invitation des séparatistes. Le territoire "sans loi du Sahara est en passe de devenir le prochain Afghanistan", ajoute-t-il, relevant la présence de plus en plus importante de la nébuleuse terroriste en Afrique du nord. Pour l'écrivain journaliste, jusque-là acquis aux thèses des séparatistes, les pourparlers sur le Sahara, prévus dans les prochains jours à New York, "échoueraient probablement" du fait, notamment, que "le polisario ne pourra faire aucune concession sans l'approbation de l'Algérie". Abordant la situation sur le terrain, il relève les efforts déployés par le Maroc dans les provinces du sud et les conditions difficiles que vivent les populations séquestrées à Tindouf. Le Maroc, écrit-il, "une monarchie constitutionnelle qui comprend 30 partis politiques a mobilisé des milliards pour établir une société prospère et stable au sud. Les nouveaux ports gèrent le flux commercial croissant. Les maisons ont remplacé les bidonvilles légués par les Espagnols. Les investisseurs étrangers sont en train de bâtir des hôtels et des bureaux". "Par contre, le polisario interdit les partis politiques ou les médias indépendants. Ses leaders promettent qu'une fois leur propre Etat décroche son indépendance, ils adopteront une démocratie multipartite. Mais qu'attendent-ils? ", s'interroge le journaliste américain. Sur le plan économique, poursuit-t-il, "les camps dirigés par le polisario dépendent de la générosité des étrangers, de l'Algérie, des Nations Unies, des gouvernements européens et des organisations à but non lucratif. Ce n'est pas suffisant. Chaque année, plusieurs individus disparaissent dans le désert. Les uns se dirigent vers le Maroc, les autres rejoignent les contrebandiers de drogue ou Al Qaida", souligne Miniter. "Ce n'est pas un problème simple. Le vice-gouverneur du polisario au camp de Laayoune m'a confié que +quelque quatre ou cinq mille personnes+ disparaissent chaque année. Son camp est seulement un parmi cinq autres", note l'écrivain journaliste. Miniter évoque également sa rencontre avec un ancien membre du polisario qui a fui les camps et qui lui a fait état de trafic d'armes avec Al Qaeda. Et le journaliste américain de s'interroger : "Si le polisario est incapable de contrôler son territoire relativement minuscule aujourd'hui, comment fera t-il pour patrouiller un désert de 165.762 km sur lequel il veut régner ?". Pour le journaliste, "il existe une solution équitable pour sortir de cette situation. Le Maroc a offert un plan d'autonomie: les Sahraouis pourraient partager les recettes des activités minières et de pêche, tout en ayant le pouvoir d'élire leurs propres leaders et légiférer localement. Les responsables de l'administration Obama avaient qualifié ce plan de +sérieux et crédible+. Des dizaines de sahraouis l'approuvent. Ils ont déjà voté en quittant les camps et en ralliant le Maroc". "Si l'administration (américaine) s'implique directement davantage, elle pourrait apporter la paix et la prospérité aux africains, tout en garantissant la sécurité des américains. Sa seule entrave est que le polisario préfère régner en enfer plutôt que de servir au paradis", conclut-il.