Un chercheur américain a affirmé que l'organisation terroriste Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) a eu recours au recrutement dans ses rangs de "vétérans" du Polisario pour leur expérience militaire ou leur parfaite connaissances du terrain. Dans une étude récente, reprise mercredi par "Le Quotidien de Nouakchott", J. Peter Pham, professeur à James Madison University à Harrisonburg, dans l'Etat de Virginie, a souligné que le recrutement d'anciens éléments du polisario a «renforcé les capacités destructrices de Aqmi" dans la région. Selon J. Peter Pham, "il ne fait l'ombre d'aucun doute que l'organisation terroriste Al Qaeda recrute de plus en plus de mercenaires aguerris pour parvenir à ses fins, notamment pour renflouer ses caisses par les rançons versées par les pays européens dont les ressortissants sont kidnappés par ces mercenaires". Le chercheur, qui a mis en garde contre la gravité de cette tendance au recrutement dans les terreaux qui s'offre à l'organisation terroriste, a cité dans ce cadre le cas de Omar Sahrawi qui avait enlevé trois ressortissants espagnols pour le compte de l'organisation terroriste. Il a relevé que même si "Omar Sahrawi n'a jamais fait partie de l'organisation d'Al Qaeda au Maghreb islamique, il a été un membre influent de l'appareil militaire du Polisario, et qui, depuis de longues années déjà, avait offert ses services à cette organisation et aux trafiquants", qui sévissent dans la région du Sahel. Le chercheur américain cite également le cas de trois autres éléments du Polisario, à savoir, Mohamed Salem Mohamed Ali Ould Rguibi, Mohamed Salem Hamoud et Nafii Ould Mohamed M'Barek, qui avaient participé à la prise d'otages des trois humanitaires espagnols et qui avaient été condamnés par la justice mauritanienne. L'enlèvement des trois espagnols et le rôle principal joué par cet homme dans cette opération et le dénouement de cette crise par le versement d'une rançon, montrent clairement le lien étroit existant entre les dirigeants d'Al Qaeda et les éléments du Polisario. Le chercheur a regretté le fait que "les tractations pour la libération des espagnols aient permis à Omar Sahrawi de servir de monnaie d'échange en plus des sommes faramineuses déboursées par Madrid pour récupérer ses citoyens de l'emprise des terroristes". J. Peter Pham, signale que, malgré les démentis "officiels" du Polisario de sa relation avec Omar Sahrawi, la revendication de ces prises d'otages par AQMI et de libération de Sahrawi, arrêté par les services mauritaniens "prouvent que les mercenaires acquièrent un statut dangereux dans l'échiquier militaro-financier de l'Aqmi".