Les récentes discussions entre le Maroc et la Mauritanie, illustrées par le forum économique de février dernier, témoignent de la volonté des deux nations de renforcer leur partenariat économique. Toutefois, de nombreux défis demeurent. Le secteur privé, comme les experts économiques, soulignent des obstacles politiques et infrastructurels freinant une réelle synergie entre les deux pays voisins. Alors que des efforts notables ont été faits, notamment dans les secteurs bancaire et agricole, un climat plus favorable aux investissements est encore nécessaire pour consolider cette coopération stratégique, notamment face aux influences extérieures comme celle de l'Algérie, qui cherche à contrebalancer la présence marocaine en Mauritanie. Un chemin semé d'embûches Selon les experts, les blocages ne sont pas uniquement d'ordre économique. Le poids des enjeux politiques dans la région, notamment l'implication de l'Algérie, complique la mise en place d'une dynamique claire. « Les relations économiques avec la Mauritanie restent en deçà de ce que l'on observe avec le Sénégal, un partenaire plus stable », note-t-on. Cet écart s'explique par des tensions latentes et des rivalités géopolitiques, mais aussi par des incertitudes pour les investisseurs qui hésitent à s'engager pleinement. Malgré ces obstacles, le potentiel de coopération entre le Maroc et la Mauritanie est indéniable. Nouakchott pourrait devenir un véritable pont vers l'Afrique subsaharienne pour les investisseurs marocains. Les initiatives récentes, comme l'organisation d'une « semaine économique et culturelle marocaine » prévue à Nouakchott en décembre, montrent une volonté de dynamiser les échanges. Mais, pour que ces ambitions se concrétisent, les deux pays devront surmonter des difficultés structurelles, notamment en matière de logistique et de fluidité des échanges commerciaux. La coopération maroco-mauritanienne, bien qu'encourageante, nécessite des ajustements profonds. La relation entre ces deux pays devra s'affranchir de blocages historiques pour répondre aux défis modernes, permettant ainsi aux entreprises et investisseurs de prospérer dans un cadre plus sécurisé et stable. C'est que cette coopération incarne un partenariat stratégique exemplaire dans la région du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest. Établie sur des échanges économiques solides, elle s'étend également à des secteurs clés comme l'éducation, l'agriculture, la pêche et la sécurité. La dynamique actuelle entre les deux pays reflète une vision commune de développement durable et d'intégration régionale. Des opportunités et des défis La Mauritanie, avec ses ressources naturelles et son potentiel économique, se positionne comme un partenaire essentiel pour le Maroc, consolidant ainsi une alliance qui dépasse les simples relations diplomatiques pour embrasser des enjeux géopolitiques et économiques d'envergure. L'un des piliers de cette relation est la coopération dans le secteur de la pêche, où le Maroc partage son expertise en matière de développement durable et de gestion des ressources maritimes avec la Mauritanie, contribuant de cette façon à une exploitation rationnelle des richesses maritimes. De même, les échanges dans les secteurs de l'agriculture et de l'éducation témoignent de la profondeur des liens qui unissent Rabat et Nouakchott. Le Maroc, leader régional dans l'enseignement supérieur, accueille chaque année de nombreux étudiants mauritaniens dans ses universités, renforçant ainsi les relations humaines entre les deux peuples. Le partenariat sécuritaire, lui, revêt une importance cruciale dans un contexte régional marqué par les menaces terroristes et le trafic illicite. La coopération entre les deux pays dans ce domaine contribue non seulement à la stabilité de la région sahélo-saharienne, mais aussi à la lutte contre le terrorisme transnational, créant ainsi un rempart solide contre les défis sécuritaires globaux. En somme, la coopération maroco-mauritanienne se distingue par son pragmatisme et sa diversité. Elle illustre parfaitement la capacité des deux nations à transcender les simples accords bilatéraux pour créer une synergie porteuse de prospérité partagée et de paix durable dans la région. Un partenariat qui, assurément, devrait continuer à s'épanouir à l'avenir.