Dans le cadre de la 11ème Edition de La Nuit des Galeries initié par le ministre de la culture, Les cimaises de la Galerie Akwas (4, Derb El Makhzen,Medina d'Azemour) abritent les œuvres les plus représentatives de l'artiste plasticien Abderrahmane Rahoule ( peinture, sculpture et céramique), et ce du 11 au 20 novembre courant. Né en 1944 à Casablanca, Abderrahmane Rahoule a commencé sa formation artistique en 1962. En 1967 il suit un stage de céramique à Delft, en Hollande et de faïence en Tchécoslovaquie. Il revient à Casablanca pour être assistant dans l'atelier de céramique de l'École des beaux-arts. Il repart un an plus tard à Paris pour compléter sa formation et s'inscrit à l'École des arts et métiers. Professeur à l'École des beaux-arts de Casablanca, il en assure la direction depuis 2003. Il vit et travaille à Casablanca. Il est membre fondateur du syndicat des artistes plasticiens. Il est également membre de bureau de la Coalition nationale des arts plastiques et de l'Association internationale des arts plastiques de l'UNESCO au même titre que le fondateur de la galerie d'art Akwas, située à Azemmour. Le parcours professionnel du plasticien Abderrahmane Rahoule s'est construit, au fil des ans, en poursuivant deux voies complémentaires : celle de céramiste, de peintre et de sculpteur et celle d'enseignant à l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca dont il est le directeur depuis 2003. Rahoule opère par fragmentation et juxtaposition, construction et étagement. Sans excès de géométrisme pourtant. Cônes, rectangles, sphères sont harmonieusement articulés. Si les formes sont réduites à leur expression minimale, la couleur, elle, toujours vive, nimbe la toile d'un expressionnisme qui capte et égaie le regard. Rien de narratif cependant dans cette peinture. Elle ne cherche ni à conserver, ni à illustrer. Elle est entièrement axée sur la volonté de dégager des relations purement plastiques : « Œuvrant simultanément la toile et la terre cuite, il mène de pair ses recherches plastiques dans les domaines de la peinture et de la céramique. Les mêmes formes harmonieuses sont reprises d'un matériau à l'autre avec chacun l'exigence de sa technique. Les compostions de personnages difformes, entrelacés et arrondis de ses premières exposions font place à des constructions architecturales où murs et dômes s'organisent pour accentuer l'effet de relief et évoquer le calme et l'intimité des demeures marocaines », écrivait Mohamed Sijelmassi, l'Art Contemporain au Maroc, ACR Edition, 1989. Dans ce contexte, Abderrahmane Rahoule nous a confié : « Il est à rappeler que La Galerie Akwas a été inaugurée en juin 2004 par le ministre de la culture Mohamed El Achaari et le wali de la région, avec une grande exposition regroupant de nombreux artistes de la région et d'autre villes du Maroc en hommage à Chaibia. Le but de la galerie était d'abord de promouvoir l'art de la région et du Maroc en général. Depuis son existence, tous les artistes d'Azemmour et d'El Jadida y ont été exposés. Les habitants de la médina ont accueilli avec beaucoup d'intérêt cette galerie qui leur a permis d'avoir des contacts directs avec des artistes et qui était une première dans l'histoire de la ville. Notre participation à la 11ème édition de la « nuit des galeries 2016 » initiée par le ministère de la culture nous permet de faire connaitre davantage notre espace à d'autres artistes et aux amateurs d'art. ». De son coté, Aziz Daki , critique d'art , précise : « L'énorme entassement urbain des logis et leur aspect étroitement serré expriment toujours l'émerveillement intérieur de l'artiste. Il morcelle en formes coniques, sphériques, rectangulaires, carrées les habitations de son enfance comme pour donner corps à quelques parcelles de la féerie qu'il garde au –dedans. Les maisons sont accolées les unes autres, s'étagent étroitement enlacées Lorsque ces maisons se dressent pour revêtir un aspect anthropomorphique, il ne fait aucun doute que les murs s'unissent aux êtres .les habitations se fondent alors avec les hommes dans une étreinte –à la fois amoureuse et indissoluble. Dans son art, il prouve que l'appropriation d'un tableau nécessite un itinéraire qui permet de toucher autant du doigt que par l'œil le mystère de la peinture. « Je travaille toujours mon sujet en le tâtant ». Déconcertante confidence d'un artiste qui ne recule pas pour apprécier l'œuvre, mais ferme les yeux pour la voir avec les mains. ».