L'artiste plasticien de renom Abderrahmane Rahoule, actuel directeur de l'Ecole supérieure des Beaux-arts de Casablanca, a bien animé la Nuit des Galeries à Azemmour initiée par le ministère de la culture. L'artiste peintre a exposé des œuvres représentatives de son parcours de peintre et de sculpteur. Cette exposition nous invite à contempler l'acte plastique d'Abderrahmane Rahoule qui revisite la beauté apparente de la nature architecturale, prodigue à ses toiles cette touche douce et lumineuse propre à tout peintre constructiviste. Sa vision nous réconcilie avec notre milieu urbain, nous incite d'une certaine façon à un retour aux sources, à rêver d'un monde où l'Homme est en parfait accord avec lui-même. Loin de nous imposer une réflexion stérile, les tableaux et les sculptures de cet artiste essaient de nous réconcilier avec les valeurs sûres et éternelles. L'œuvre de Rahoule est plus géométrique par rapport aux précédentes expériences créatives. Il retrace un tournant exceptionnel de son parcours artistique reposant sur la vie des formes puisées dans notre mémoire collective. Le langage plastique est présenté avec tout ce qui se réfère au monde et connote à la fois l'iconographie de la civilisation et les intériorités. Le code iconographique se superpose alors au code référentiel pour nous révéler les jardins de l'âme prélevés de leur contexte et proposer un questionnement sur le rapport entre la tendance représentative et la tendance cubiste, tout en donnant libre cours aux émotions et aux sensations subjectives. Le parti pris de cette exposition est d'emblée celui de la modernité, une modernité qui se réfère au parcours novateur et avant-gardiste d'un plasticien au sens plein du terme, dont la riche palette aux couleurs vives et vivantes a su enrichir l'art marocain contemporain : «L'artiste plasticien Abderrahmane Rahoule distribue l'espace (ici citadin) à sa manière, le fragmentant en aplats de couleurs à la verticale et installant un jeu de superpositions, de juxtapositions et de symétries, qui rappelle les constructions/visions de l'ancienne médina casablancaise. Sensibilité et mémoire s'activent à mettre en évidence une dynamique urbaine dont le décor et l'esprit réaliste sont passés de mode, susceptibles aujourd'hui d'être catalogués figures architecturales du patrimoine traditionnel», écrivait Abderrahmanne Benhamza, poète et critique d'art. Sur la situation des arts au Maroc, Abderrahmane Rahoule nous a confié que «le grand intérêt pour l'art de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a insufflé une dynamique nouvelle dans le contexte artistique national. Il a honoré les artistes créateurs et les autres acteurs concernés par des décorations royales, indiquant par ce geste éminent dont la valeur symbolique est incontestable, toute sa sollicitude et son attention pour tous les membres de la famille artistique nationale. Certes, la démocratisation de la culture en tant qu'un projet citoyen passe par l'investissement colossal dans l'art et la culture, et ce pour renforcer davantage les assises de la régionalisation avancée avec toutes ses composantes. Une nécessité historique impérieuse pour atteindre le rayonnement culturel escompté. Dans ce contexte, je voudrais bien saluer chaleureusement notre ministre de la culture, Mohamed Amine Sbihi, à qui on doit l'élaboration d'un plan national pour soutenir activement les actions culturelles et artistiques : une démarche pour promouvoir la production créative et favoriser une plus grande démocratisation de l'accès à l'art et la culture. Il est à rappeler que dans le cadre de son cycle «expositions individuelles», l'Espace Almazar Art Gallery de Marakech organise une exposition de peintures et de sculptures de l'artiste Abderrahmane Rahoule, et ce du 12 décembre 2015 au 5 janvier 2016. Reste à souligner que l'artiste plasticien de renom Abderrahmane Rahoule (vit et travaille à Casablanca) a toujours été fasciné par la peinture, la céramique et la sculpture. Il a fait l'école des Beaux Arts de Casablanca, il a intégré ensuite l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Industriels et des métiers d'art ainsi que l'Académie Populaire des Arts de Paris avant d'effectuer un stage de céramique en Hollande et un stage de faïence en Tchekoslovaquie. Depuis 1972, il est professeur à l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca et actuellement à la tête de sa direction. Aujourd'hui, les œuvres de Rahoule sont bien recherchées par plusieurs collectionneurs et passionnés d'art.