L'Afrique a les yeux rivés sur la RDC, le pays de Joseph Kabila, en raison de la tension qui couve entre les partis de l'opposition et le pouvoir en place. Un lendemain de toutes les incertitudes qui se dessine et lié à l'échec du dialogue national entre les différentes composantes politiques de la RDC. Bien malin sera celui qui peut prédire ce qui va passer dans les semaines et les mois à venir dans cette partie de l'Afrique Centrale. Le médiateur de l'Union Africaine, Edem Kodjo, sera-t-il donc dépassé par les événements ? Beaucoup d'observateurs et analystes le pensent discrètement. La situation est de plus en plus inquiétante du fait que pouvoir et opposition sont diamétralement antinomiques. Le premier maintenant le flou sur la représentation de Kabila pour un troisième mandat et le second excluant purement et simplement cette possibilité. Et le ministre français Jean-Marc Ayrault, en exhortant le président Joseph Kabila à respecter la Constitution et ne pas se représenter, a donné du grain à moudre pour tous ceux qui sont opposés au troisième mandat de Kabila fils. « Ce n'est pas possible qu'on continue comme ça. Je ne suis pas opposé à d'éventuelles sanctions... Il faut absolument que la Constitution soit respectée, qu'une date soit fixée pour les élections, que le dialogue national ait vraiment lieu. M. Kabila n'a pas le droit de se représenter, il faut qu'il donne l'exemple ». C'est dans cette ambiance, on ne peut plus tendue, que le chef de file de l'opposition congolaise, Etienne Tshisekedi, parle de cartons : jaune et rouge. Le premier sera décerné une fois que le pourparler sera clos. Le deuxième sonnera le glas de la fin de la présidence de Kabila à la tête de la RDC, le 19 décembre 2016. Ces attitudes tranchées des deux camps risquent de plonger le pays dans une incertitude politique aux conséquences imprévisibles dans un pays en proie aux conflits ininterrompus depuis plusieurs années. Ce n'est donc pas sans raison si aujourd'hui les appels à la paix et la concorde se multiplient à travers tout le continent car l'embrasement de la RDC risque de déstabiliser toute la région. Et personne n'a intérêt à ce que cela se produise, même pas les protagonistes de la vie politique congolaise.