Que faut-il attendre du dialogue politique entre Congolais conduit par le facilitateur désigné par l'Union Africaine (UA), Edem Kodjo ? Beaucoup d'observateurs redoutent un échec à l'entame de ces pourparlers en raison de l'absence des poids lourds de l'opposition qui ont décidé purement et simplement de bouder cette conférence inclusive. Pendant ce temps, Edem Kodjo tente de convaincre les participants en soulignant que la conférence se déroulera dans le respect de la Constitution congolaise et conformément à la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce fut peine perdue. Ce dialogue, ayant pour thème fédérateur l'organisation d'élections paisibles et transparente en RDC, et qui ne connaitra finalement que la participation d'opposants qualifiés de « poids plumes », risque d'envenimer la situation politique dans ce pays. D'ailleurs, en rapport avec la crise qui guette la RDC à l'approche des échéances électorales et au refus d'une frange de l'opposition de participer à ce dialogue, le facilitateur multiplie les mises en garde car personne n'en sortira vainqueur, prévient-il. A l'origine du boycott de l'opposition radicale, la non-satisfaction de ses revendications, notamment la libération de tous les prisonniers politiques même si le facilitateur a promis de poursuivre les efforts en vue d'obtenir l'aboutissement des mesures de décrispation politique. Or tout le monde s'accorde à dire que c'est un climat politique tendu qui règne en RDC à l'approche de l'élection présidentielle, censée avoir lieu avant la fin de l'année. Une élection qui est devenue hautement improbable. Au pouvoir depuis 2001, le président Joseph Kabila doit arriver au terme de son mandat le 20 décembre. Alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat, l'opposition craint donc qu'il ne tente de s'accrocher au pouvoir en reportant l'élection présidentielle. Avec la pause d'hier mercredi, le dialogue inclusif en RDC risque d'être une symphonie inachevée car il se déroule dans une confusion totale sur fond de grèves. Déjà qu'une partie de l'opposition récuse le médiateur, il est difficile dans ces conditions de s'attendre à un résultat escompté pour une élection apaisée dans le délai prescrit dans la Constitution.