Dans le cadre de la poursuite des efforts visant à préserver la crédibilité du Baccalauréat et garantir le mérite et l'égalité des chances pour tous les candidats, le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle a annoncé avoir pris toutes les dispositions nécessaires en vue d'assurer les meilleures conditions en termes de déroulement des examens et de correction des épreuves. Ainsi, plusieurs mesures ont été prises afin d'interagir avec fermeté avec certains comportements négatifs accompagnant ces épreuves afin de préserver la crédibilité de ce diplôme, a indiqué le ministre délégué auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle, Khalid Berjaoui. Tout en informant l'opinion publique et le système éducatif de ces mesures pédagogiques et de sensibilisation, le ministère appelle les élèves à prendre conscience de l'importance des risques encourus pour leur parcours scolaire en cas de fraude et à passer cet examen avec discipline et responsabilité. Malgré toutes ces mesures draconiennes pour limiter les cas de fraude, les examens régionaux unifiés du baccalauréat se sont déroulés dans une pagaille indescriptible. Une perturbation a affecté le déroulement des examens samedi 4 juin, un changement automatique d'heure sur certains Smartphones. 24 heures avant le changement légal, l'horloge des Smartphones s'est automatiquement ajustée au changement d'heure. Conséquence immédiate : les réveils ont sonné avec une heure de retard et des élèves se sont présentés eux aussi aux centres d'examens avec une heure de retard. Un communiqué du ministère, rendu public via son service de communication, a précisé que le ministère a pris en compte cette variation d'horaire imprévue et qu'il compte y remédier en permettant aux retardataires qui n'ont pas pu rejoindre les centres d'examen à 08h00 de bénéficier d'un examen de rattrapage la matinée du vendredi 10 juin tout en maintenant l'horaire fixé initialement pour cet examen. En plus de cet incident, les examens ont été marqués par plusieurs cas de fraude dans plusieurs régions du Maroc. 575 cas de fraude enregistrés uniquement au niveau de la région Rabat-Salé-Kénitra, dont 490 cas de tricherie par l'usage du téléphone portable, a indiqué, samedi dans un communiqué, l'Académie régionale de l'éducation et de la formation. Ainsi, Un total de 96 cas de fraude ont été enregistrés niveau de la région Drâa-Tafilalet, a indiqué, samedi, l'académie régionale de l'Education et la formation. Selon un communiqué de cette académie, 75 de ces cas ont été détectés au niveau de la direction d'Errachidia, 08 au niveau de la direction de Midelt, 06 à Ouarzazate, 04 à Zagora et 02 à Tinghir, ajoutant qu'un autre candidat à Zagora a été surpris en train de photographier l'épreuve de l'examen pour l'envoyer via internet peu après la distribution des épreuves. La région de l'Oriental a enregistré près de 77 cas de fraude, Il s'agit de 71 cas de fraude avec usage du téléphone portable, et 6 cas d'utilisation de documents non autorisés. Pour la région Dakhla-Oued Eddahab, on a souligné que l'examen s'est déroulé dans de bonnes conditions, le communiqué relève que deux cas de triche ont été enregistrés parmi les candidats scolarisés et 35 autres parmi les candidats libres, alors que la région Laâyoune-Sakia El Hamra a enregistré 87 cas de fraude. Par ailleurs, les épreuves de l'examen régional au niveau de la région Fès-Meknès se sont déroulées dans des conditions normales à l'exception d'incidents isolés enregistrés dans certains centres, a indiqué l'Académie régionale de l'éducation et la formation (AREF). Et dans le cadre de la lutte contre ce phénomène, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a mené une campagne contre les fraudeurs qui s'est soldée par l'arrestation de 21 personnes soupçonnées d'être impliquées dans des opérations de fuite des épreuves du baccalauréat, à Rabat, Salé, Témara, Kénitra, Tanger, Marrakech, Oujda, Fès, Meknès, Taza et Safi. Selon les premiers éléments de l'enquête, les personnes arrêtées, parmi lesquelles figurent des candidats aux examens du baccalauréat et des étudiants aux instituts et Facultés d'informatique, sont soupçonnées d'être impliquées dans la création et la gestion de pages sur les réseaux sociaux dédiées aux fuites des épreuves tout en offrant des réponses moyennant des sommes d'argent. Les suspects ont été placés en garde à vue sur instructions des parquets compétents, alors que les opérations préventives menées par les services de la DGSN se poursuivent en vue de lutter contre toutes les formes de fuite des épreuves des examens. Le ministère a également déploré le comportement de certains sites électroniques qui se sont fait l'écho de ces opérations de perturbation visant à porter atteinte à la crédibilité du baccalauréat national, au moment où ils devaient s'impliquer avec un esprit de nationalisme dans la sensibilisation des candidats et candidates quant à la gravité de la fraude aux examens. A rappeler qu'à chaque fin d'année, le même scénario se reproduit, malgré le fait que la fraude numérique soit sur la pente descendante, les détections de cas de triche sont toujours en augmentation. A noter aussi qu'au Maroc, le copiage est un phénomène généralisé, où l'on s'applique à inventer des astuces toujours plus ingénieuses, pour obtenir le meilleur résultat sans aucun effort. Et c'est parce que nos enfants baignent dans la triche. Ils sont profondément convaincus, que le meilleur moyen de réussir les examens, c'est de copier, de frauder, et rien d'autre ne pourrait conduire au succès. C'est une mentalité, une éducation, une culture que ni les leçons de morale ni les sanctions sévères ne pourront éradiquer. Seul un changement comportemental et éducatif des adultes pourrait influencer nos enfants, car le phénomène est enclenché dès le primaire, avant de prendre l'ampleur aux examens du Bac.