Le Maroc a célébré le mardi 2 février 2016 à Agadir la Journée Mondiale des Zones organisée cette année sous le thème : «Les zones humides pour notre avenir, mode de vie durable». C'est sous l'égide du Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification en partenariat avec la GIZ (Agence Allemande de Coopération Internationale) que la Journée Mondiale des Zones Humides a été célébrée dans la capitale du Souss et au Parc national de Souss Massa pour commémorer la signature de la Convention de Ramsar. La thématique choisie cette année met l'accent sur le rôle vital des zones humides pour l'avenir de l'humanité et en particulier leur pertinence pour la réalisation des objectifs de développement durable. Cette journée a été présidée par le Haut Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, M. Abdeladim Lhafi, en présence du Wali de la Région de Souss, Mme Zineb El Adaoui et a été marquée par la signature de quatre conventions de partenariats dans le but de renforcer la coopération et de mutualiser et mettre en synergie les moyens pour la préservation de ces écosystèmes naturels d'importance fondamentale. Dans son allocution d'ouverture, AbdeladimLhafi a tenu à signaler que le thème de cette année "Les zones humides pour notre avenir, modes de vie durables» a pour objectif d'éclairer les choix qui s'offrent à nous alors que les menaces pesant sur les zones humides du monde entier ne sont que trop réelles. Les travaux de recherche les plus récents concluent que plus de 64% des zones humides de la planète ont été détruites depuis 1900 et que les populations d'espèces d'eau douce ont diminué de 76% entre 1970 et 2010. Pour l'intervenant, les zones humides qui subsistent sont souvent tellement dégradées que les populations qui en dépendent directement pour leur poisson, leurs plantes et leurs animaux, souvent les plus pauvres, s'enfoncent encore plus profondément dans la misère. D'ailleurs, a-t-il ajouté, les nouveaux objectifs de développement durable des Nations Unies soulignent que la réduction de la pauvreté passe, en réalité, par la protection et la restauration des écosystèmes tels que les zones humides. A travers ce thème donc, la Communauté Internationale souhaite accroître la prise de conscience des décideurs, des gestionnaires, des populations et des différents usagers sur la nécessité de considérer l'importance des liens entre le bien-être des populations et les zones humides. Ces liens représentent l'interdépendance complexe de nos écosystèmes et nos ressources. Pour M. Lhafi, les problématiques liées à la gestion des ressources des zones humides et particulièrement le facteur «eau» et les incertitudes qui les accompagnent, comme les changements climatiques, n'en constituent pas moins un défi majeur pour notre pays. Évidemment cela va être mis encore plus sous les projecteurs en 2016 dans un contexte où le Maroc accueillera en fin d'année la COP 22, la Conférence des Parties à la Convention sur le climat. Mais d'une manière générale, dans nos politiques, c'est valable pour l'eau qu'elle soit douce ou marine, c'est valable également pour la biodiversité. Conscient de l'importance de ce potentiel, le Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification a tenu à souligner que son département œuvre, en collaboration avec ses partenaires, pour une meilleure connaissance de la complexité de ces écosystèmes, pour les faire connaître, en révéler les potentialités et agir dans le sens d'une exploitation rationnelle qui en respecte l'équilibre ; le tout dans le cadre d'un partenariat impliquant l'ensemble des acteurs. Pour sa part, Mme Zineb Adaoui, Wali de Souss Massa a souligné la grande importance de cet évènement célébré à Agadir connu par son vaste parc national de souss massa et sa riche biodiversité et qui vient à un moment où notre pays se prépare à organiser la COP22 en novembre prochain. Les conventions qui ont été signées en marge de cette journée témoignent de la volonté de renforcer ce partenariat car les politiques de conservation de la biodiversité, en général, et des zones humides, en particulier, ne peuvent avoir de succès, que dans le cadre d'une vision d'ensemble et selon une approche globale de développement durable avait-elle conclu. Dans ce cadre donc, on signale que la première convention a réuni le HCEFLCD et le Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres de France et vise à favoriser les échanges d'expériences et d'expertises et promouvoir l'ingénierie écologique dans la gestion des zones humides. Le deuxième accord quant à lui, a lié le HCEFLCD à l'Agence Nationale de Développement de l'Aquaculture (ANDA) et ambitionne de promouvoir et de développer l'aquaculture dans toutes ses composantes continentale et marine. La troisième convention a été signée par le HCEFLCD et l'Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD), l'objet de cet accord est le renforcement de la formation et l'information des acteurs concernés par les zones humides, du grand public et des scolaires. Enfin, le dernier accord a lié le HCEFLCD et la Fédération Marocaine de la Pêche de Loisir (FMPL). Cette convention vise à promouvoir la pêche responsable, le tourisme halieutique et le développement des programmes éducatifs. Sur ce, les participants à la cérémonie d'ouvertures de cette journée commémorant la Journée Mondiale des Zones Humides se sont rendus au site du parc national de Souss Massa où ils ont été au rendez-vous avec la Présentation du programme de valorisation touristique du site RAMSAR et la Cérémonie de distribution de matériel et équipements au profit de l'association des accompagnateurs locaux (Jumelles, habillements, gilets, documentations, etc) soutenue dans le cadre du programme de subventions locales en partenariat avec la GIZ. A noter que l'intérêt écologique, économique et social que revêtent les zones humides à l'échelle mondiale nécessite l'adoption d'une démarche rénovée basée sur une lecture horizontale de l'ensemble des conventions des Nations Unies relatives aux changements climatique, à la biodiversité et à la lutte contre la désertification dans une vision écosystémique pour gérer globalement ces zones et sauvegarder leur biodiversité. Ceci, d'autant plus que le rôle de ces écosystèmes en tant qu'amortisseur climatique est de plus en plus confirmé et intégré dans les stratégies internationales d'adaptation au changement climatique. Question qui sera davantage débattue en 2016, dans un contexte où le Maroc accueillera en fin d'année la COP 22, la Conférence des Parties à la Convention sur le climat. Les objectifs de cette journée -à laquelle ont participé les Départements Ministériels concernés, les Organisations Internationales, les ONG actives dans le domaine de la biodiversité et des enseignants-chercheurs- est de mettre en place un débat avec les différentes parties prenantes sur la conservation et la valorisation des services écosystémiques rendus par les zones humides et de communiquer sur la stratégie et le plan d'action des zones humides. Dans cette optique, il y a lieu de signaler que le plan d'action stratégique du HCEFLCD pour la nouvelle décennie 2015-2024 concernant les zones humides, prévoit : i) l'inscription de 30 nouveaux sites Ramsar ii) la mise en œuvre 60 plans d'action intégrés de restauration des zones humides prioritaires. iii) la sensibilisation de près de 500.000 personnes par an dans le cadre du programme animation nature pour les zones humides. iv) le développement de 4 chaines de valeurs durables au niveau des zones humides : birdwatching, pêche artisanale, aquaculture intégrée et tourisme halieutique. Rappelons que le Maroc a ratifié la convention Ramsar en 1980 et le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, en sa qualité de point focal de la convention Ramsar, œuvre, en collaboration avec ses partenaires, pour la préservation de ces écosystèmes, pour les faire connaître, en révéler les potentialités et agir dans le sens d'une utilisation rationnelle qui en respecte l'équilibre. Selon ce département étatique en charge des zones humides, des résultats satisfaisants ont pu être atteints durant le programme décennal 2005-2014, dont notamment la finalisation de l'inventaire national des zones humides du Maroc qui a identifié près de 300 sites sur une superficie de 400 mille hectares. Cet inventaire permet de mettre à la disposition du public (décideurs, aménageurs, chercheurs, enseignants...) des connaissances utiles à la gestion durable de ces écosystèmes et l'élaboration de la stratégie nationale de conservation des zones humides. A travers cette manifestation donc, le HCEFLCD a marqué son engagement dans la sensibilisation du grand public aux valeurs et aux avantages des zones humides en général, en vue de faire connaitre les biens et services que peuvent offrir ces écosystèmes naturels et de la nécessité de les préserver. Signalons enfin que la célébration de la journée mondiale des zones humides par le HCEFLCD à Agadir a été également marquée par l'organisation d'un séminaire qui a connu un riche débat autour des zones humides et de leur importance et sur la nécessité d'un développement durable de ces zones et sur lequel nous reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.