Le 2 Février de chaque année marque la Journée Mondiale des zones humides JMZH, commémorée par 151 pays signataires de la Convention Ramsar, du nom de la ville d'Iran où elle a été signée en 1971, pour la mise en œuvre d'une politique de conservation de la biodiversité et de gestion durable des ressources naturelles. Le thème retenu cette année « Prendre soin des zones humides : une réponse aux changements climatiques», a été choisi pour mettre en exergue le rapport entre les zones humides, la biodiversité et les changements climatiques. Les zones humides ont un rôle substantiel dans le processus de lutte contre les effets des changements climatiques vu leur capacité de régulation des régimes des eaux et de stockage de carbone autant que la biomasse forestière. Par contre, les fonctions biologiques, écologiques et économiques de ces éco-sites peuvent être compromises par le stress hydrique et thermique dû à ces variations climatiques, engendrant ainsi un déséquilibre biophysique avec régression de la biodiversité, apparition d'espèces invasives et altération des services et valeurs de ces écosystèmes, dont 50% sont désormais perdus à l'échelle mondiale. Conscient de ces enjeux, le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, point focal de la convention Ramsar, a assuré l'exécution projet régional Medwet/Coast relatif à la conservation des zones humides et des écosystèmes littoraux et a doté 24 sites Ramsar marocains de plans d'aménagement pour une gestion planifiée, rationnelle, prédictive et concertée. Ces bio-outils se basent sur des indicateurs physiques, biologiques et socio-économiques et trouvent leur assise dans le plan décennal du HCEFLCD 2005-2014 dont les principaux objectifs sont la préservation, la restauration et la réhabilitation de ces écotones pour qu'ils remplissent leur fonction écologique et socioéconomique et évoluent vers des écosystèmes avec des espèces capables de s'adapter au stress climatique. Il est à noter que le Maroc compte plus de 200.000 ha de zones humides, soit près de 0,3% de sa superficie totale, auxquels il faut ajouter les 3.500 Km de côtes et l'ensemble des réseaux fluviaux. Réservoir d'espèces faunistiques et floristiques, ces zones jouent un rôle environnemental clé dans l'épuration et le stockage des eaux, la restitution des nappes phréatiques, la protection contre les effets de phénomènes extrêmes et des érosions, la maîtrise des crues et la stabilisation du littoral. Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification a organisé pour commémorer cet événement une journée d'information, à la bibliothèque nationale de Rabat en partenariat avec l'Institut Scientifique de Rabat, la Société protectrice des oiseaux au Maroc (GREPOM), la Société protectrice des animaux et de la Nature (SPANA), le projet de coopération maroco-allemande PRONALCD/GTZ et Birdlife International en présence de représentants d'organismes publics et internationaux. La réunion a été présidée par le Haut Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification Dr.Abdeladim LHAFI en présence de l'Ambassadeur de Danemark Mme. Anne Marie Osper Larsen et de l'Ambassadeur d'Allemagne M. Dieter Klemm, du président du Conseil de la Région salé- Zemmour – Zaer M. Bouamar Tagouane et le représentant de la FAO au Maroc. Le Haut Commissaire a rappelé que le Maroc a ratifié la convention Ramsar en 1980, elle concerne 24 sites marocains et a souligné par la même occasion l'intérêt économique que revêtent ces zones s à l'échelle mondiale à savoir qu'elles génèrent plus de 14.000 milliards de dollars annuellement, d'où la nécessité de l'adoption d'une démarche rénovée basée sur une lecture superposée de l'ensemble des conventions des nations unies relatives aux changements climatique à la biodiversité et à la lutte contre la désertification dans une vision écosystémique pour gérer globalement ces zones et sauvegarder leur biodiversité. M. l'Ambassadeur a rappelé que l'Allemagne a mis à la disposition des pays émergents 500millions d'Euros supplémentaires, pour la mise en œuvre des objectifs de la convention de la diversité biologique et a réitéré son engagement de débloquer 500 millions d'Euros en 2013, pour la réalisation des objectifs de ladite convention. Enfin, les deux parties ont convenu de renforcer leur coopération pour la mise en ouvre de moyens adéquats pour une gestion rationnelle des ressources naturelles et atténuer les effets changements climatiques sur ces écosystèmes d'importance fondamentale.