Les zones humides sont des écosystèmes qui jouent un rôle primordial pour la protection de la biodiversité, elles constituent une source de vie pour les populations riveraines et représentent des espaces de transit pour des oiseaux migrateurs. Leur conservation s'avère l'un des enjeux capitaux de la planète où ces zones s'évaluent en millions d'hectares. Elles peuvent constituer un levier économique et social. Les zones humides sont des écosystèmes qui jouent un rôle primordial pour la protection de la biodiversité, elles constituent une source de vie pour les populations riveraines et représentent des espaces de transit pour des oiseaux migrateurs. Leur conservation s'avère l'un des enjeux capitaux de la planète où ces zones s'évaluent en millions d'hectares. Elles peuvent constituer un levier économique et social. Malheureusement, étant donné qu'elles représentent des écosystèmes très fragiles, le risque de leur destruction plane continuellement en particulier avec les pressions anthropiques, les appétits des uns et les négligences des autres. Une journée mondiale leur est dédiée à juste titre coïncidant avec le 2 février de chaque année. Elle vient d'être célébrée sous l'égide du Haut commissariat aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) le 3 février à Bine el Ouidane (Azilal) en présence d'une importante délégation d'institutionnels, ONG nationales et internationales ainsi que des enseignants chercheurs spécialisés dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Le thème choisi pour cette rencontre a été « les zones humides pour notre avenir ». Cette rencontre a été l'occasion de signature de conventions entre le Haut commissariat aux Eaux et Forêt et des partenaires avec pour objectif le renforcement de la conservation des ressources naturelles, la formation ainsi que le soutien des ONG locales dans le cadre du développement durable. C'est ainsi que des conventions et mémorandums ont été signés entre le Haut commissariat et des partenaires : la Fédération des Parcs naturels régionaux de France pour « promouvoir l'animation au sein des espaces naturels dont les zones humides », l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour « renforcer le partenariat et mobiliser les ressources financières et humaines » et l'Université Moulay Ismaïl pour mettre en place « un cycle de formation en matière de conservation et de gestion des espaces naturels au sein de l'Ecole supérieure de technologie de Khénifra ». D'un autre côté, une convention tripartite est signée entre le HCEFLCD, la GIZ (coopération allemande au développement) et deux coopératives de pêche de la retenue du barrage Bine el Ouidane (coopérative Isselmane) et du barrage Hassan 1er (coopérative Tamaroute). Cette dernière convention a focalisé l'attention du fait qu'elle intervient avec le lancement d'un programme pilote d'appui à la filière de la pêche commerciale et pisciculture continentale dans la région de Tadla-Azilal avec l'organisation et la formation des coopératives, l'équipement en matériel de pêche et deux camions frigorifiques. Le montant de la subvention s'élève à 500.000 Dh pour chacune des deux coopératives. Une cérémonie de remise du matériel de pêche a été organisée sur place ce qui a été l'occasion pour les pêcheurs d'exprimer leur satisfaction mais aussi de noter leurs préoccupations face à des impacts néfastes pour la faune résultant d'une certaine activité touristique non régulée sur le lac Bine el Ouidane. Dans son allocution lors de la séance inaugurale, le Haut commissaire aux Eaux et forêts M. Abdeladim Lhafi, a rappelé la justesse de la politique des barrages au Maroc pour faire face aux défis de la sécheresse en garantissant eau potable et sécurité alimentaire. Il a noté que malgré une situation alarmante partout dans le monde pour les zones humides avec disparition d'espèces de faune et de flore, un optimisme est légitime pour le Maroc qui enregistre une avancée notable dans le domaine de la conservation et de la protection puisque de 4 zones humides classées sites Ramsar jusqu'au début 2000, on a pu inscrire 20 zones humides nouvelles, une inscription qui reconnaît la qualité de conservation des sites en question en tant qu'écosystèmes et la nécessité pour le gouvernement de mobiliser tous les moyens nécessaires pour les protéger. Et l'on s'attend bientôt à ce que 30 autres zones humides au Maroc bénéficient du même statut. Cela n'est pas étonnant puisque « le Maroc continue à être un axe essentiel de la migration des oiseaux ». De plus constituant une source d'eau potable et une richesse en biodiversité, « les zones humides peuvent figurer un levier économique et social ». Autres signes d'avancée dans la protection et la conservation, la promulgation en 2010 de la loi régissant les aires protégées, la réalisation de l'inventaire national des zones humides du Maroc de manière à mettre à la disposition des décideurs et chercheurs des données fiables enfin l'élaboration de la stratégie nationale de conservation des zones humides. La coopération européenne permet un échange d'expertise dans le domaine de la protection et la conservation pour une meilleure gouvernance de gestion du patrimoine naturel comme le souligne M. Antonio Troya directeur du Centre de coopération pour la Méditerranée de l'Union internationale pour la conservation de la nature qui précise que le mémorandum signé avec le Haut commissariat est le deuxième du genre. La démarche une « meilleure connaissance de la biodiversité pour apporter des solutions face aux grands défis de sécurité alimentaire et de développement durable ». Au cours des débats Antonio Troya parle des sites de zones humides menacés à l'échelle mondiale avançant une estimation entre 60 à 70% de sites disparus en cent ans du fait de la sécheresse, de la pollution, de la surexploitation. Une étude sur la méditerranée orientale à propos de l'état de conservation de 1500 espèces conclut que pas moins de 30% sont en danger de disparition et sur 400 espèces endémiques presque 45% sont en voie d'extinction. La tendance serait en voie d'être inversée car on observe « un travail de conservation important depuis qu'on connaît la valeur des zones humide comme capital naturel, on est passé d'une vision très biologique à une vision économique et sociale ». En Afrique du Nord (du Maroc à l'Egypte) 25% des espèces sont menacés. L'une des menaces contre les zones humides est la pression anthropique en plus de la sécheresse et du changement climatique. La sensibilisation et la formation des populations riveraines et les randonneurs pour une juste exploitation peuvent constituer un des garants pour la pérennité de ce patrimoine naturel inestimable.